Le tribunal militaire garnison de Kananga a connu lundi 17 septembre une séance mouvementée dans le cadre du procès des présumés meurtriers de deux experts de l’ONU, tués en mars 2017 au village Moyo Musuila au Kasaï. Le prévenu Ilunga Lumu, considéré comme l’un des principaux acteurs dans ce dossier, a pris la parole pour relater l’exécution des experts.
Jusqu’ici, Ilunga Lumu avait nié toute participation au meurtre des experts de l’ONU. « Tout ce que j’avais dit avant, j’avais menti », concède aujourd’hui celui que l’on surnomme « Beau gars ».
Sur demande de son avocat, Me Trésor Kabangu, le prévenu prend la parole pendant environ deux heures. Il relate son baptême dans le tshiota du chef Bula Bula. Un baptême forcé, nuance-t-il.
Puis, il en vient à cette journée du 12 mars 2017, où il se serait rendu à l’église dans la matinée. Vers 14 heures, relate le prévenu, il aurait été informé de l’arrivée des « blancs » dans la concession de Bula Bula.
Arrivé là, il a entendu Bula Bula demander à Vincent Manga pourquoi les deux experts avaient été arrêtés. Manga et un autre milicien auraient répondu avoir reçu un message de Kananga disant que les deux blancs venaient incendier le territoire de Dibaya. C’est alors que Bula Bula aurait ordonné qu’on exécute les deux experts.
Selon le récit d’Ilunga Lumu, Jean Bosco Mukanda, principal témoin dans cette affaire, était présent sur le lieu du crime, habillé en soutane rouge. C’est même lui qui aurait remis aux miliciens les cartouches pour exécuter les experts.
Le prévenu Ilunga accuse également Mukanda de lui avoir ordonné de couper les cheveux sur la tête de Zaida Catalan. Mais il nie avoir transporté la tête de l’experts après la décapitation. Il reconnait cependant que certaines parties des corps des experts ont été remis à Vincent Manga resté au tshiota comme le voulait la tradition dans la milice.
Lors des prochaines audiences, Ilunga Lumu sera confronté aux prévenus qu’il a mis en cause dans son récit.