Robert Petit : « Les experts de l’ONU ne mènent pas d’enquête indépendante »

Les experts de l’ONU ne mènent pas d’enquête indépendante dans le meurtre de deux experts onusiens assassinés en mars 2017 dans le Kasaï, a précisé mercredi 5 septembre le procureur canadien Robert Petit. Selon lui, l’équipe qu’il dirige apporte plutôt un appui conseil à la justice congolaise.

« C’est un mandat d’appui conseil à la justice congolaise qui est la seule, qui a l’autorité légale et la responsabilité de mener à bien la recherche de la vérité, les enquêtes et les procès dans ce meurtre », a expliqué Robert Petit, invité à la conférence bimensuelle des Nations unies.

Il a indiqué que son équipe n’a « aucune autorité d’enquête indépendante. »

« Nous sommes là pour appuyer la juridiction congolaise dans sa démarche. Pour ce faire, notre mandat comprend des experts qui sont déployés à Kananga et qui ont de l’expertise en enquête criminelle et qui travaillent avec le parquet militaire congolais et qui l’appuyant dans ses démarches, lui suggérant des mesures d’enquête diverses », a ajouté Robert Petit.

Le procureur canadien a fait savoir que la responsabilité de suivre ces conseils et l’enquête relève de la juridiction congolaise.

« Nous n’avons donc aucun pouvoir indépendant, notre mandat c’est d’interagir avec la justice congolaise », a-t-il conclu.

Les deux experts de l’ONU, Michael Sharp et Zaida Catalan ont été assassinés lundi 12 mars. Ils avaient quitté la ville de Kananga avant d’être retrouvés morts dans la région de Bunkonde, en territoire de Dibaya (Kasaï-Central).

L'Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan avaient pour mission d’enquêter sur les violences dans la province du Kasaï-Central, après la crise née du phénomène Kamuina Nsapu.

Le tribunal militaire de garnison de Kananga a ouvert le procès de leurs présumés meurtriers depuis le 5 juin 2017. Au cours de l’audience du lundi 3 septembre dernier, le ministère public a estimé que ce procès ne devrait pas se dérouler dans la précipitation.

Il a notamment souligné la complexité de cette affaire pour laquelle il a demandé au tribunal de prendre le temps qu’il faut pour faire éclater la vérité.

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