Mgr Marcel Utembi, président de la CENCO a affirmé lundi 27 que les élections biaisées maintiendront le pays dans la crise. Intervenant par vidéoconférence au Conseil de sécurité réuni pour parler de la situation de la RDC, le président de la CENCO a reconnu que certains progrès ont été réalisés jusqu’ici dans la préparation des élections en RDC mais que « la joie présente aura été éphémère et illusoire si le processus électoral en cours n’aboutit pas à l’organisation des élections transparentes, crédibles, inclusives et apaisées ».
Parmi les progrès réalisés, Mgr Marcel Utembi a notamment cité le dépôt des candidatures aux différents scrutins, la décision du chef de l’Etat de ne pas se représenter et la désignation du candidat du FCC à l’élection présidentielle.
Pour éviter que la crise ne s’installe, la CENCO recommande aux autorités congolaises et à la CENI de « publier le plus tôt possible des listes provisoires des personnes enrôlées afin de rassurer le peuple congolais de l’effectivité des personnes réellement enrôlées sans empreintes digitales ; la recherche d’un consensus sur l’utilisation ou non de la machine à voter, en favorisant les concertations tripartites entre la CENI, la Majorité et l’opposition autour des experts ; le parachèvement de la mise en œuvre de l’Accord de la Saint-Sylvestre, notamment en appliquant le reste des mesures de décrispation ».
La CENCO recommande aussi au gouvernement d’éviter « de forcer l’interprétation des lois et de manipuler la justice dans le but d’exclure de façon arbitraire certains candidats de la compétition électorale ». La Conférence des évêques catholiques plaide aussi pour la facilitation de l’observation des élections aux organisations nationales et internationales qui en ont la compétence et qui expriment le vœu de participer au rendez-vous électoral du 23 décembre 2018.
Implication de la communauté internationale
Après avoir déploré le fait que la forte mobilisation de la femme congolaise enregistrée lors des élections de 2006 a sensiblement baissé pour diverses raisons, la porte-parole de l’ONG Rien sans les femmes, Mme Solange Lwashiga Furaha, invitée à faire entendre la voie de la femme au cours de cette réunion du conseil de sécurité a relevé certains défis. Elle cite notamment les défis sécuritaires qui endeuillent surtout la femme, le refus des autorités congolaises de recevoir le financement extérieur des élections, le manque de compromis autour de la machine à voter et la question relative au fichier électoral.
« Nous recommandons au Conseil de sécurité de l'ONU de pousser le gouvernement congolais à comprendre l'importance de l'appui de la communauté internationale dans l'organisation des élections et la crédibilisation de ces dernières ainsi que la prévention des violences électorales. Qu’il réactive aussi le rôle logistique et sécuritaire de la MONUSCO », recommande Mme Solange Lwashiga Furaha.
Le président de la CENI qui devait également prendre la parole à cette occasion pour donner des précisions aux membres du Conseil de sécurité autour du processus électoral en cours, n’a pas pu le faire, à cause d’un « problème d’agenda ».