La marche projetée par le Comité laïc de coordination (CLC) n’a pas eu lieu, dimanche 25 février, dans les paroisses de cinq communes de la ville de Kinshasa. A Bandalungwa, Kintambo, Makala, Limete et Kalamu, cette manifestation a été étouffée par la police et l’armée. Dans deux communes par contre comme Bumbu et Mont-Ngafula, les chrétiens ont marché, parfois avec des arrestations signalées ou sans incidents.
A Saint Michel et Saint Charles Luangwa de Bandalungwa, la marche a été dispersée. L’armée et la police postés devant les entrées de la paroisse et aux alentours ont dissuadé les fidèles à l’aide des coups des gaz lacrymogènes et matraques.
Chants, crucifix, et chapelets, les chrétiens de Saint Michel quittent la paroisse après la messe pour regagner la rue, afin de marcher sur l’appel du CLC.
Mais ils sont tout de suite dispersés par des policiers et militaires. Ces derniers vont recourir aux coups de gaz lacrymogènes et matraques pour dissuader les manifestants.
Le président de la Nouvelle génération pour l’émergence du Congo (NOGEC), Constant Mutamba a été présent à la messe à Saint Michel.
Son organisation avait quelques jours auparavant mené une campagne contre la marche des chrétiens. Certains paroissiens l'ont reconnu et brutalisé. D'autres sont venus à son secours.
«Ils m’ont menacé physiquement. Ils ont bousillé ma clé de contact, m’ont arraché le téléphone et tout l’argent que j’avais. Heureusement que certains fidèles m’ont reconnu et j’ai eu la vie sauve», a relaté Constant Mutamba.
Les chrétiens de la paroisse Saint Charles Lwanga toujours à Bandalungwa et ceux de la Saint François des Sales à Kintambo n’ont pas aussi marché. Ils ont aussi été empêchés de sortir, dissuadés par la police et l’armée.
Marche étouffée à Kalamu et Limete
A Saint Joseph dans la commune de Kalamu, les fidèles ont fait la procession dans la paroisse. Le curé en a ainsi décidé à cause de la forte présence policière et militaire devant l’Eglise.
Peu après la messe, les fidèles ont été étouffés par des gaz lacrymogènes.
Martin Fayulu et Patrice Puela, deux députés de l’opposition s’étaient réunis à Saint Joseph d’où ils projetaient marcher.
A Saint Gabriel, dans la même commune, les manifestants ont aussi été dispersés.
Même situation à Saint Matthias dans la commune de Makala, Saint Raphaël et Saint Dominique, deux paroisses de la commune de Limete.
Dans toutes ces paroisses, les fidèles disent avoir perçus des «infiltrés.»
Bumbu : 3 kilomètres de marche
Dans la paroisse Saint Jean Baptise de Bumbu, les fidèles ont marché près de 3 kilomètres en chantant des cantiques bibliques. Ils sont arrivés jusqu’à l’avenue Bambole (Bandalungwa) où ils ont été stoppés par les Forces armées de la RDC.
Bien avant la marche, les chrétiens avaient surpris dans leur paroisse un intrus. Ils l’ont pourchassé et ont trouvé sur lui des effets militaires.
Le comité paroissial de sécurité l’a remis à la police.
Deux arrestations identifiées sont signalées pendant cette marche, selon les observateurs de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Mbudi : marche sans incident
A Mbudi, dans la paroisse Saint Léonard, la marche s’est déroulée sans incident majeur. Les fidèles étaient plus nombreux que les deux précédentes manifestations, a constaté le reporter de Radio Okapi.
La marche est partie de la paroisse jusqu’au Noviciat CICM sur une distance d’environ 1 km. Aucun tir par balles, aucun gaz lacrymogène n’a été lancé.
La manifestation a été encadrée par la police du sous-commissariat du quartier.
A l’issue de la marche, le curé a lancé un message appelant au respect de l’accord de la Saint Sylvestre et invite le président de la République Joseph Kabila à ne pas briguer un troisième mandat.