Plusieurs altercations entre tenanciers des commerces et forces de l’ordre sont signalées depuis deux semaines à Mbuji-Mayi. Ces incidents s’accompagnent parfois des coups de feu, provoquant des tensions dans la ville.
Au cœur de ces heurts, l’application par la Direction générale des recettes du Kasaï-Oriental (DGRKOR), de la mesure controversée de recouvrement forcé des taxes et impôts tel que décidé par les autorités provinciales. Depuis deux semaines, des éléments de la police sont déployés dans la ville pour vérifier auprès des tenanciers des commerces, pharmacies, terrasses et autres établissements commerciaux les preuves de paiement de ces taxes pour les quatre dernières années et contraindre ceux qui ne sont pas en ordre à s’en acquitter dans l’immédiat.
Devant ceux qui sont dans l’impossibilité de s’acquitter de cette obligation fiscale dans l’immédiat, les policiers ont reçu l’ordre de sceller leurs commerces, rapportent des sources sur place.
Les organisations de la société civile locales dénoncent une procédure illégale, soulignant que certains commerces ont été scellés alors que leurs propriétaires n’ont pas été au préalable avertis ou sommés.
Rachel Kapinga, la coordinatrice provinciale de la nouvelle société civile du Congo plaide pour un moratoire et appelle à la cessation de la brutalité qui accompagne cette campagne de recouvrement forcé.
Intervenant le weekend dans les médias locaux, le gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji avait salué sans plus de précision « une opération qui commence à porter ses fruits ».