L’UNICEF est particulièrement préoccupé par le nombre important d’enfants qui sont utilisés comme combattants, porteurs, espions, cuisiniers ou esclaves sexuels au sein de groupes armés et des milices au centre et à l’est du pays, indique un communiqué de cette agence publié ce lundi 12 février. A l’occasion de la Journée internationale des enfants soldats, l’UNICEF appelle l’ensemble des groupes armés et des milices à mettre fin à l’utilisation d’enfants dans les conflits.
Selon le communiqué, il n’existe pas de données précises au sujet du nombre d’enfants utilisés comme soldats en RDC. L’UNICEF et ses partenaires estiment que dans la seule région du Kasaï, entre 5.000 et 10.000 enfants ont été associés aux milices.
« Les enfants qui sont sortis des milices et que nous prenons en charge nous racontent les horreurs de la violence et la guerre. Ces enfants ont été témoins de tueries. Nombreux d’entre eux ont été obligés de tuer eux-mêmes. Leur enfance leur a été volée », souligne le Dr Tajudeen Oyewale, représentant ai de l’UNICEF en RDC.
L’utilisation des enfants ne se limite pas à la région du Kasaï. L’UNICEF estime que dans les Provinces du Tanganyika et du Sud-Kivu, où la violence fait rage depuis plusieurs mois, plus de 3.000 enfants seraient aujourd’hui utilisés au sein des milices. Le phénomène d’enfants soldats reste également très répandu dans les Provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où les groupes armés sont de plus en plus nombreux.
La place de l’enfant est à l’école et dans sa famille
L’UNICEF rappelle que toute forme d’utilisation d’enfants dans des conflits armés est illégale.
« La place d’un enfant est dans sa famille et à l’école et non sur un champ de bataille. Les enfants utilisés par des milices et groupes armés sont des victimes et doivent être traités comme tels », fait remarquer le Dr Oyewale. L’UNICEF appelle les forces de sécurité de la RDC à remettre tout enfant soldat arrêté immédiatement aux services de la protection de l’enfant compétents pour une prise en charge et de ne pas le mettre en détention.
En 2017 l’UNICEF a facilité la sortie des groupes armés et la prise en charge de plus de 3.000 enfants à l’est du pays et près de 1.000 enfants dans la région du Kasaï.
Mais les fonds manquent pour prendre en charge tous les enfants sortis des groupes armés et des milices.
L’UNICEF a besoin de 11,5 million de dollars américains en 2018 pour la prise en charge des enfants sortis des milices et groupes armés et pour leur réintégration dans la communauté, sans quoi entre autres près de 5.000 enfants ne pourront pas être assistés et deux centres de transit et d’orientation devront fermer leurs portes.