Le point de presse du président Joseph Kabila organisé vendredi dernier suscite largement les commentaires des journaux parus lundi 29 janvier à Kinshasa.
Le président Joseph Kabila s’est adressé à la population congolaise, à travers la presse, parce que selon lui, « depuis plusieurs années, on a tout dit à cette population, sauf la vérité », relève d’entrée L’Avenir.
Et au sujet de l’intrusion de certains religieux dans la politique allusion faite aux critiques émises par le clergé sur la gestion du pouvoir actuel et les actions de rue des Laïcs catholiques, la vérité selon le président Kabila est que « Jésus n’avait présidé une commission électorale », rapporte le journal.
Le chef de l’Etat a dès lors conseillé « qu’il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », estimant que « quand on mélange, le résultat est toujours négatif », lit-on dans les colonnes du quotidien.
Quant au 3ème cycle électoral en cours, le chef de l’Etat congolais a expliqué à la population que, contrairement à ce qui se dit, la vérité est que son souci, depuis 2012 a toujours été la cohésion, la transparence et le financement du processus par les Congolais eux-mêmes.
Scrutant ce point de presse, Le Phare ne retient que des flèches du président à l’endroit de ses détracteurs. A ceux qui avaient par exemple parié sur la disparition, le démantèlement de l’Etat congolais, le président congolais leur a fait savoir que « le Congo existe toujours et qu’actuellement, le pays parle du 3eme cycle électoral ».
Une autre flèche relevée par le quotidien, est celle destinée à une consœur de la presse internationale. A sa question de savoir s’il serait candidat à la présidentielle de décembre 2018, le chef de l’Etat a renvoyé la journaliste vers la constitution.
« Quelqu’un a-t-il une copie de la Constitution ici ? Remettez-la à ma petite sœur », a ironiquement réagi le président, rapporte le tabloïd. Plus tard, poursuit le confrère, il a indiqué, au sujet des rumeurs de l’organisation d’un éventuel référendum, qu’il n’a pas vu inscrit dans le calendrier électoral la tenue d’un référendum.
Interrogé sur les libertés fondamentales, et notamment le droit de manifester, qui alimentent ces derniers jours l’actualité de la RDC, Joseph Kabila s’en est pris à l’opposition, à l’église catholique et à la MONUSCO qu’il accuse, entre autres, de s’opposer à l’avancée démocratique dans son pays, rapporte le tabloïd.
Pour Joseph Kabila donc, la Belgique, l’Eglise catholique et l’opposition devraient se taire, analyse pour sa part Le Potentiel.
Durant son adresse à la nation en effet, Joseph Kabila n’a fait que rappeler aux uns et aux autres qu’il n’avait de conseil à recevoir de personne et qu’il n’accepterait en aucun cas le diktat, d’où qu’il vienne, commente le quotidien.
Bref, déduit le tabloïd, « il a demandé à ses pourfendeurs de la boucler concernant le complot et les méthodes fortes dont on l’accuse ».
« Rendez-vous manqué », « Contre-vérités »
Les opposants au chef de l’État se sont déchainés après la conférence de presse de vendredi, au cours de laquelle Joseph Kabila a distribué des cartes.
Pour le G7 par exemple, Joseph Kabila n’a pas été au rendez-vous avec l’histoire, rapporte Forum des As.
Pour cette plateforme de soutien à Moïse Katumbi en effet, la rencontre vendredi dernier du Chef de l’Etat avec les professionnels des médias, devrait être pour lui, une occasion d’annoncer notamment la fin de l’exil forcé des leaders de l’opposition et, en second lieu, l’abandon des poursuites contre Moïse Katumbi, fait savoir le journal.
Des sujets que le chef de l’Etat a curieusement omis d’évoquer, relève cette plateforme, avant de déplorer un rendez-vous manqué devant l’histoire. Dénonçant la mauvaise volonté manifeste du pouvoir de décrisper la situation politique actuelle, ce regroupement politique appelle à intensifier la pression pacifique pour aboutir à l’application effective des mesures de décrispation, rapporte le quotidien.
Pour sa part, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) Vital Kamerhe a indiqué avoir identifié dix « contre-vérités » dans l’adresse du chef de l’État, rapporte de son côté kinshasatimes.cd.
Aux propos du chef de l’Etat selon lesquels « la constitution est son œuvre », l’opposant a notamment rétorqué que « cette constitution est une œuvre collective qui a été votée à plus de 85% après le consensus politique de Sun City », avant de préciser que « la constitution n’appartient pas à Kabila, c’est plutôt un contrat social », lit-on sur ce media en ligne.