Cardinal Monsengwo: « Sommes-nous dans une prison à ciel ouvert ? »

Le Cardinal Laurent Monsengwo a condamné mardi 23 janvier la répression par les forces de l’ordre des marches pacifiques initiées dimanche dernier par les laïcs catholiques en RDC.

«Sommes-nous dans une prison à ciel ouvert? Comment peut-on tuer des hommes, des femmes, des enfants, jeunes et vieux scandant cantiques religieux, munis des bibles, chapelets, crucifix ? Que veut-on au juste ? Le pouvoir pour le pouvoir ou bien le pouvoir pour le développement intégral du peuple, dans la paix, dans la justice et la vérité? Nous voulons que règne la force de la loi et non la loi de la force», a déclaré le Cardinal Monsengwo devant la presse.

A l’instar de la journée du 31 décembre 2017, des chrétiens de certaines paroisses ont été empêchés soit de prier soit de sortir de l’enclos des paroisses par «les policiers et militaires plus qu’armés comme s’ils étaient dans un champ de bataille», a mentionné le Cardinal.

Ceux qui ont pu marcher ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes, des «grenades assourdissantes, des balles réelles», des balles en caoutchouc, a-t-il poursuivi, déplorant « des morts, des arrestations des prêtres, des religieuses et de plusieurs laïcs, de vols des extorsions des biens des citoyens. »

L’Archevêque de Kinshasa a par ailleurs rappelé que déjà le veille, le 20 janvier, en pleine journée, des barrières avaient été érigées pour fouiller les véhicules et vérifier les identités des passagers. 

Il a cependant appelé les chrétiens à ne pas céder à la violence mais à agir par amour du prochain.

Le comité laïc de coordination  a organisé des marches pacifiques le 21 janvier à travers la RDC. Les manifestations visaient à obtenir le respect de l’accord politique du 31 décembre 2016 signé entre le pouvoir et l’opposition en décembre 2016 pour cogérer le pays jusqu’aux élections. Mais, ces marches – interdites par les autorités – ont été réprimées par les forces de l’ordre. Le bilan provisoire de cette répression diverge selon les sources : la MONUSCO parle de six morts ; l’ONG ACAJ, de neuf, et la police, de deux.  

 

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