Anna Halford, responsable de mission de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) au Nord-Kivu, rend compte des interventions de son organisation dans cette province et des défis sécuritaires auxquels MSF fait face dans les zones d’intervention.
«En tant qu’organisation qui maintient ses équipes à proximité de la population, nos équipes sont sujets à la même insécurité que connait la population. On travaille majoritairement dans les zones connues pour être en conflits. Il y a la possibilité d’accrochages, il y a la proximité des groupes armés qui font partie du conflit ou de plusieurs mini-conflits qui se déroulent sur le territoire. Il y a aussi des problèmes d’accès physique et géographique, avec des routes en mauvaises conditions, il y a aussi des difficultés avec des éboulements de terre ou les inondations», détaille Anna Halford.
Elle note que les premières victimes des attaques contre les centres de santé sont les populations qui sont prises en charge par MSF. D’autres centres de santé aussi sont attaqués par ces rebelles.
« Les attaques que nous avons connues dernièrement et d’autres attaques que nous constatons sur d’autres structures médicales qui ne sont pas nécessairement MSF, ça décourage surtout la population chez qui nous venons en assistance. Elle craint que nous puissions partir et que cet appui qui leur apporte des soins dans les temps les plus difficiles disparaisse. Si nous n’avons pas des mouvements, il n’y a pas de transport des médicaments et des matériels. Il y aura absence des personnes spécialisées comme des chirurgiens, comme des sages-femmes, des gynécologues, si ces suspensions ou ces retraits durent longtemps », prévient la responsable de MSF au Nord-Kivu.
Anna Halford s’entretient avec Denise Lukesso.
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