Les requérants des passeports au ministère des Affaires étrangères sont contraints de soudoyer les préposés de l’Etat afin de l’obtenir rapidement, a constaté un reporter de Radio Okapi.
Tout un réseau bien ficelé fonctionne au sein de l’administration du ministère des Affaires étrangères pour retarder ou accélérer la livraison des passeports selon le montant du pot-de-vin qu’un requérant est prêt ou pas à verser.
D’après certains requérants qui ont requis l’anonymat, du guichet de la banque, en passant par le bureau des services de renseignements pour l’identification et la prise d’empreintes digitales pour arriver à la capture de la photo, les 100 ou 185 dollars versés à la banque ne suffisent pas.
Ceux qui choisissent cette voie, pourtant légale, attendent plusieurs semaines sans savoir où se trouvent leurs dossiers. Ces requérants se voient donc contraints de soudoyer les préposés de l’Etat qui assurent « le suivi du dossier ».
«J’étais dans l’urgence, il me fallait à tout prix obtenir un passeport afin d’introduire une demande de visa. Le fonctionnaire qui m’a été recommandé au ministère des Affaires étrangères m’a dit que je pouvais obtenir le passeport le même jour si je mettais le paquet. J’ai payé 300 dollars. Et je l’ai obtenu», témoigne un ancien requérant.
Début novembre, un arrêté interministériel signé conjointement par le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et le ministre des Finances, fixait officiellement le prix d’acquisition du nouveau passeport biométrique congolais à 100 dollars américains pour les détenteurs des passeports semi-biométriques en cours de validité et à 185 dollars pour les autres requérants.
Mais sur le terrain, on assiste à une sorte « d’escroquerie officielle dans le processus d’acquisition de ce nouveau passeport », se désole un autre requérant.