Les journaux parus vendredi 1er décembre à Kinshasa commentent largement les manifestations organisées jeudi 30 novembre par l’opposition pour réclamer notamment le départ du président Joseph Kabila.
A la suite de l’appel à des manifestations pacifiques du Rassemblement et de certaines organisations de la société civile, la ville de Kinshasa a tourné au ralenti jeudi 30 novembre, constate Forum des As.
La bouillante capitale ressemblait à bien des endroits quelque peu à une ville fantôme, décrit le quotidien qui rapporte que « la plupart des écoles et commerces sont restés fermés jeudi ».
Quant à la manifestation proprement dite, le journal estime qu’elle n’a pas eu lieu. En lieu et place, poursuit le quotidien, les Kinois ont plutôt assisté à quelques échauffourées entre des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) et des sympathisants de l’opposition dans quelques endroits de la ville.
« La marche du Rassemblement tourne à une ville morte », titre Le Potentiel. D’après le journal, c’était la paralysie totale dans les grandes villes de la République jeudi. Des Congolais sont restés à la maison pour marquer leur adhésion au mot d’ordre lancé la veille par Félix Tshisekedi, croit savoir le tabloïd, estimant par conséquent que le Rassemblement a prouvé jeudi qu’il a la capacité de mobiliser malgré que ses marches n’ont pas eu lieu.
Le Phare estime que le Rassemblement sort doublement gagnant dans plusieurs agglomérations de la RDC au terme des manifestations de jeudi. D’un côté, explique le quotidien, de centaines de compatriotes sont descendus en masse dans les rues, malgré les répressions policières et militaires, pour exprimer leur ras-le-bol à l’égard d’un pouvoir qui ne leur offre aucune perspective de démocratisation du pays.
Et de l’autre, poursuit le confrère, des millions d’autres sont restés sagement dans leurs maisons, observant scrupuleusement le mot d’ordre du président du Rassemblement qui leur a demandé de ne pas se rendre à leurs lieux de travail, de fermer leurs écoles, instituts supérieurs et universités.
Des opposants arrêtés
Plusieurs opposants qui ont tenté de manifester jeudi à travers les villes de la RDC ont été arrêtés. A Kinshasa, les députés Martin Fayulu et Jean Bertrand Ewanga, ainsi que le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, ont été interpellés alors qu’ils apprêtaient à entamer une marche, rapporte Cas-info.ca.
A en croire le site web d’informations, tous les opposants interpellés ont été relâchés quelques heures après. M. Fayulu a raconté avoir été maltraité par la police, a rapporté le site d’actualités et d’analyse, précisant que le président du Rassemblement Félix Tshisekedi n’a pas pu quitter sa résidence pour se joindre à la marche que s’apprêtaient d’entamer ses camardes du Rassemblement.
Une attitude qui lui a valu des critiques sur les réseaux sociaux, renseigne de son côté Actualité .Cd. Interrogé, Félix Tshisekedi a évoqué une erreur de timing et de stratégie. « Kabund est sorti un peu plus tôt, et c’était bien fait. Moi, j’ai attendu que les jeunes se réunissent pour aller ensemble avec eux, comme convenu, mais ce n’était pas la bonne stratégie. Quand les jeunes commençaient à arriver, ils ont été violemment chargés par les policiers qui m’ont bloqué à l’intérieur de mon domicile», a dit à Actualite.cd M. Tshisekedi.
Réagissant à ces manifestions organisées par l’opposition, le Premier ministre Bruno Tshibala a invité la population congolaise à se focaliser sur les élections à venir plutôt qu’à se laisser distraire par des appels au recours à la rue qui, a-t-il estimé, ne vont pas contribuer à l’avancement du pays, lit-on dans les colonnes du journal La Prospérité.
M. Tshibala a fait cette déclaration à l’occasion du lancement jeudi 30 novembre à Kinshasa des travaux du conclave de l’aile de « l’UDPS » qu’il pilote, précise le journal. Ces travaux, explique L’Avenir, visent à mettre en place un leadership provisoire du parti chargé d’organiser le prochain congrès extraordinaire. Ce congrès, souligne le confrère, sera le tout premier après la disparition de son leader en vue des prochaines échéances électorales.