Au moins 28 militants de l'opposition congolaise ont été arrêtés selon la police, 48 selon leur parti, dimanche à Lubumbashi en République démocratique du Congo à la veille du déplacement annoncé de leur chef de file dans cette ville.
"Au total 28 (activistes, ndlr) ont été arrêtés et sont détenus au cachot. Ils seront jugés selon la loi", a déclaré à l'AFP le général Paulin Kyungu, commandant de la police de la province du Haut-Katanga.
Les personnes arrêtées sont des militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti historique de l'opposition congolaise), selon l'officier.
"Ils ont jeté des pierres sur ma jeep", "ils insultaient le chef de l'Etat", a-t-il ajouté.
"48 de nos militants ont été arrêtés. Nous exigeons leur libération sans condition", a déclaré pour sa part à l'AFP Dany Kabongo, président de la jeunesse de l'UDPS.
Les policiers "ont fait irruption dans notre siège, caillassé le bureau, passé à tabac nos militants", a-t-il ajouté, les accusant également d'avoir emporté une importante somme d'argent.
Ces arrestations interviennent à la veille d'une visite annoncée à Lubumbashi du chef de l'UDPS et du Rassemblement de l'opposition Félix Tshisekedi.
Dans un communiqué publié dans la soirée, l'UDPS met "en garde tout responsable politique, civil et militaire qui outrepasse ses attributions en usant de violence contre nos pacifiques combattants afin d'empêcher tout accueil" de M. Tshisekedi à Lubumbashi.
Pour le général Kyungu, "Félix Tshisekedi peut venir comme il veut à Lubumbashi", mais la police agira "conformément aux dispositions prises par les autorités urbaines".
Dans un communiqué, le maire de Lubumbashi Jean Oscar Sanguza a indiqué "qu'aucune manifestation à caractère public ne peut être organisé sans autorisation écrite de l'autorité urbaine introduite avec accusé de réception sept jours avant".
La RDC traverse une crise politique profonde liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a expiré le 20 décembre 2016.
La Constitution ne lui permet pas de se représenter mais l'autorise à rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur.
Le chef du Rassemblement de l’opposition congolaise, Félix Tshisekedi, a dernièrement qualifié de déclaration de "guerre au peuple congolais" l’annonce du président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, selon laquelle il n’y aurait pas d’élection pour la succession de M. Kabila avant 2019.
AFP