La famille régnante du groupement Kamuina Nsapu, en territoire de Dibaya, demande pardon à la communauté kasaïenne. Son représentant a fait cette déclaration mercredi 20 septembre à la conférence sur la paix, qui se tient à Kananga, chef-lieu du Kasaï-Central.
Matthieu Ntolo, représentant la famille régnante, appelle les autorités nationales à s’attaquer aux causes de la crise qui a secoué la région :
«Nous, fils de Dibatayi, frères consanguins du feu grand chef Kamuina Nsapu Mpandi, nous avons l’obligeance de prendre parole au début de ces travaux pour deux choses. La première, c’est de demander pardon à toute la grande communauté du Kasaï pour la tragédie vécue, des faits et actes de notre défunt frère, le grand chef Mpandi Kamuina Nsapu. Notre démarche ne constitue en rien une aura sur pro domo, mais elle véhicule un sens aigu de repentance. Nous demandons respectueusement à l’autorité nationale de prendre en compte tous les éléments ayant déclenché la crise.»
Cette conférence sur la paix, la réconciliation et le développement dans l’espace kasaïen a été ouverte mardi 19 septembre par le président Joseph Kabila. Pour ce dernier, ces assises se proposent de « baliser le chemin pour le rétablissement d'une paix durable dans cette partie du pays », qui a connu des violences liées au phénomène Kamuina Nsapu.
Il faut que la justice soit rendue pour les victimes des violences liées au phénomène Kamuina Nsapu dans l’espace Kasaïen, a-t-il souhaité. Cette conférence sur la paix doit se clôturer ce jeudi.
Depuis août 2016, la région a connu une violence inouïe à la suite de la mort du chef traditionnel Kamuina Nsapu. Forces de l’ordre, miliciens Kamuina Nsapu ainsi que d’autres groupes plus ou moins connus sont accusés d’avoir perpétré de terribles exactions sur les populations civiles. Selon l’Eglise catholique, plus de 3000 personnes ont été tuées. Plus de 80 fosses communes ont été recensées. L’ONU a enregistré environ 1,4 million de personnes qui ont été contraintes de se déplacer pour fuir ces violences.