Le ministre de Développement rural, Justin Bitakwira, recommande une enquête après les tueries des demandeurs d’asile burundais à Kamanyola (Sud-Kivu). Dans une déclaration faite dimanche 17 septembre à Radio Okapi, il dénie à ces personnes le statut des réfugiés.
«Selon les droits humanitaires, on ne peut localiser un réfugié à environ 250 km. Or, la RDC est séparée du Burundi, par Kamanyola, à moins de 2 km. Ce sont des gens qui sont venus se promener. Ce ne sont pas de réfugiés, et parmi eux, il y a des miliciens qui doivent être hors d’état de nuire», a affirmé Justin Bitakwira.
Selon lui, plus de dix mille Burundais ont traversé la frontière et ils ne sont pas reconnus par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Justin Bitakwira témoigne que certains de ces Burundais sont armés :
«Il n’y a pas de camp de réfugiés à Kamanyola. On a constaté que pendant un certain moment, certaines de ces personnes s’autorisaient à faire la patrouille la nuit avec des armes blanches. On en a attrapé quatre qu’on a voulu transférer à Uvira pour qu’ils rentrent chez eux. Femmes, enfants et vieux sont venus attaquer le bureau des renseignements pour le détruire.»
Ces personnes ont arraché deux armes aux policiers, a-t-il poursuivi, et elles ont tiré à balles réelles sur le commandant de la police, qui est grièvement blessé.
«Les FARDC sont venues à la rescousse et ils ont encore tiré sur notre commandant. Vous vous imaginez la réaction d’un militaire qui se trouve en face d’un civil qui a déjà arraché des armes ! Par légitime défense comme c’était la nuit, ils ont commencé à tirer», a-t-il poursuivi.
Une trentaine de Burundais sont morts, samedi 16 septembre à Kamanyola, à l’issue des échauffourées avec les FARDC. Une centaine de blessés a été enregistrée.
Tout en compatissant pour les morts et les blessés, Justin Bitakwira a aussi demandé l’éloignement de ces personnes du site où le drame est intervenu.