RDC : l’opposant Martin Fayulu demande l’audit du fichier de la CENI

 

Martin Fayulu, président de l’ECIDE, le 23/03/2017 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Martin Fayulu, président du parti politique de l’opposition Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE), a demandé jeudi 14 septembre, l’audit du fichier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).  Il conteste les chiffres des personnes enrôlées présentés par la CENI.

Selon le président de l’ECIDE, l’inégalité des données d’enrôlement observée dans la province du Sankuru, par exemple, met en doute la crédibilité de la Commission électorale.  

« Vous prenez  la province du Sankuru qui en 2006 avait enrôlé quatre cent cinquante-trois mille quatre-vingt-neuf personnes et en 2011 six cent quarante mille cent quatre-vingt-dix-sept personnes et la CENI a fait une opération de cartographie pour dire que le Sankuru en 2017 devrait enrôler huit cent vingt-sept mille personnes. Mais à la fin de la course, on constate que la CENI a déjà enrôlé un million neuf cent trente-quatre  mille six cent soixante-quatre personnes. D’où sont venus ces million neuf cent ? Ce n’est pas crédible. Nous demandons l’audit de ce fichier électoral très rapidement pour constater que ce fichier est corrompu et dès qu’on constate que ce fichier est corrompu, on tire les conséquences », affirme Martin Fayulu.

Il précise que les chiffres en sa possession sont les résultats d’une enquête menée par son parti depuis le début des opérations d’enrôlement jusqu’au 10 septembre.

La CENI disposée

En réaction aux préoccupations du président de l’ECIDE, le rapporteur de la CENI indique que son institution est disposée à subir un audit du fichier  électoral en vue de certifier sa fiabilité.

S’agissant du cas du Sankuru, Jean-Pierre Kalamba fait remarquer que cette province étant proche des territoires d’autres provinces où l’opération n’avait pas encore débuté, beaucoup de personnes en provenance de ces territoires sont allées s’enrôler dans le Sankuru.

C’est ce qui justifie, d’après lui, le nombre élevé d’enrôlés venus de ces territoires.

« Le Sankuru a comme territoire voisin Dimbelenge qui n’a pas encore connu l’enrôlement, territoire de Dekese de l’autre côté qui n’a pas encore connu l’enrôlement. Nous pensons peut être que les gens des territoires voisins, par soucis d’avoir des cartes, se sont déversés au Sankuru. La CENI ne dit pas que les chiffres que j’ai c’est une parole d’Evangile. La CENI a un souci de vérification pour avoir un fichier conforme aux normes et standards internationaux, nous sommes disposés à faire l’audit, à fiabiliser le fichier pour que ceux qui vont échouer ne puissent pas se justifier par le fait que le fichier n’était pas fiable », assure Jean-Pierre Kalamba.
 

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