Meurtres des experts de l’ONU: un prévenu accuse le ministère public de torture

Le prévenu Evariste Ilunga, détenu dans le cadre du procès des présumés assassins de deux experts de l’ONU tués au Kasaï-Central en mars dernier, accuse le lieutenant-colonel Jean Blaise Bwamulundu, avocat général de l’armée à l’auditorat militaire supérieur du Kasaï-Central et représentant du ministère public dans ce procès, d’avoir ordonné sa torture.

Dans une correspondance adressée le 4 septembre à l’auditeur militaire supérieur du Kasaï-Central, prévenu Ilunga indique avoir été tabassé par des militaires sur ordre de l’avocat général au retour d’une audience organisée à Bunkonde en août dernier.

Selon lui, l’officier du ministère public a expliqué à son avocat, qui voulait intervenir pour empêcher ce châtiment, que le prévenu «était à la disposition du ministère public.»

Version des faits confirmée par l’avocat du prévenu Ilunga, qui a promis de réagir «au moment opportun».

Interrogé par Radio Okapi, l’avocat général mis en cause a refusé de répondre à cette accusation, estimant qu’il s’agit d’une distraction.

Pour sa part, l’auditeur militaire supérieur du Kasaï-Central indique n’avoir pas reçu la correspondance du prévenu Evariste Ilunga.

Ouvert depuis juin 2017, le procès des présumés meurtriers de deux experts de l’ONU en mars 2017 va reprendre, ce vendredi. Douze personnes sont poursuivies pour «crime de guerre par meurtre, crime de guerre par mutilation, terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel.»
 

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