L’annonce mercredi par la CENI du début de l’enrôlement dans la région du Kasaï est l’un des sujets qui suscitent les commentaires des journaux parus jeudi 31 août à Kinshasa.
L’enrôlement et l’identification des électeurs dans les deux provinces du Kasaï démarrent dès le lundi 4 septembre, y compris dans quelques territoires de la nouvelle province de Lomami où les mêmes opérations n’avaient pas été organisées, fait savoir Forum des As, précisant que cette décision ressort de la réunion d’évaluation du processus électoral ouverte mercredi 30 août à Kananga.
Quant à la sécurisation de cette opération dans cette région secouée depuis 2016 par les violences, le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary a rassuré toutes les parties prenantes, indiquant que jusqu’à la date de mercredi 30 août, les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs se sont déroulées sans incidents majeurs sur l’ensemble du territoire national, rapporte le quotidien. Ce qui augure, selon lui, des lendemains meilleurs pour ces opérations dans le Grand Kasaï, a-t-il dit selon le journal.
L’Avenir qui aborde cette actualité rappelle que c’est suite à une forte insécurité causée par la milice Kamwina Nsapu, que l’enrôlement dans cette partie de la RDC a été retardé, causant également du retard à la finalisation du nouveau fichier électoral au 31 août 2017 comme le prévoyait la CENI, explique le journal.
Très optimiste, le quotidien assure que dans au moins 90 jours, la RDC pourra avoir un fichier électoral complet et fiable.
Revenant sur les travaux d’évaluation du processus électoral qui se déroulent depuis mercredi 30 août à Kananga (Kasaï-Central), La Prospérité précise que ces assises ne visent pas l’élaboration d’un quelconque calendrier électoral, ni d’en livrer les moindres dates indicatives en termes de chronogramme. Il ne s’agit que, poursuit le journal, d’une évaluation interne de la CENI à laquelle sont associés les représentants issus des autres instances institutionnelles, telles que le Gouvernement, le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) et le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC).
Les participants à ces travaux vont poser le diagnostic du processus électoral en relevant les contraintes et les urgences afin de proposer les délais réglementaires et légaux dont la CENI aurait besoin, pour l’organisation des prochaines élections, croit savoir le journal. A propos de ces élections, Le Phare craint que la proposition de la CENI de recourir au système de vote électronique soit « une recette pour une fraude électorale parfaite ».
Si pour la CENI, le kit du vote électronique est un outil performant qui permettra à la RDC de réduire sensiblement le temps avant la publication des résultats provisoires lors des prochaines élections, le journal qui cite des experts en informatique, relève que la fraude électorale est plus facile à réaliser avec la «machine à voter» qu’avec le bulletin papier.
Et dans un environnement politique où la CENI se conduit en appendice du pouvoir en place, cette technologie, déjà objet de vives contestations dans des Etats de vieille démocratie, représente un grand danger pour la vérité des urnes, écrit le journal.
Le Potentiel de son côté croit savoir qu’une «messe noire contre le processus électoral se tient à Kananga». Pour s’en convaincre, le journal rapporte qu’alors que se tient depuis mercredi une réunion d’évaluation du processus électoral dans cette ville, huit membres du gouvernement Tshibala, des sbires de la Majorité présidentielle (MP) pour la plupart ainsi que le vice-président du Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA) le PPRD Adolphe Lumanu, séjournent dans la ville de Kananga avec un ordre de mission «au contour flou».
Le quotidien, qui dit s’appuyer sur des sources sûres, relève le fait que le CNSA n’a pourtant délégué personne pour le représenter à une quelconque réunion à Kananga. De l’analyse du quotidien, cette réunion est une messe noire de la MP qui tient à retarder, le plus longtemps possible, la tenue d’élections de manière à ce que son autorité morale prolonge indéfiniment son bail au Palais de la Nation.