L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et Agir pour les élections transparentes et apaisées (AETA) ont rendu public vendredi 11 août à Kinshasa, le résultat de leur analyse sur les prévisions et crédits alloués à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour les élections. Ces deux ONG disent avoir constaté une certaine opacité dans l’exécution de fonds alloués à la CENI.
Les deux ONG révèlent que les dépenses de fonctionnement ont été exécutées par la CENI en dépassement de 745% en 2016 et 3727,7% pour les crédits provisoires à fin juin 2017.
«En 2016, les dépenses liées aux interventions économiques, sociales, scientifiques et culturelles ont été exécutées à hauteur de 18 370 000 000,00FC sur une prévision de 363 128 624,00FC soit 5058,8% ; et de janvier à juin 2017, elles ont été exécutées à 3 720 000 000,00 FC contre une prévision de 181 564 312,00 FC, soit un taux d’exécution de 2048,9%», indique leur communiqué de presse.
A ce jour, poursuit la même source, la CENI a déjà reçu du gouvernement les fonds nécessaires pour les dépenses liées à la révision du fichier électoral. Cependant, l’ODEP et AETA «s’étonnent d’entendre que la CENI a encore besoin de plus de 100 millions de dollars américains pour les mêmes besoins.»
Il est obligatoire que la CENI puisse rendre compte de sa gestion, a estimé Gérard Bisambu, secrétaire général de l’AETA.
De son côté, la CENI souligne qu’elle rend compte régulièrement de l’exécution de son budget à l’Assemblée nationale. Jean-Pierre Kalamba, rapporteur de la CENI, appelle ces organisations de de la société civile à se référer à la loi organique de la CENI, qui demande à celle-ci «de déposer son rapport à l’Assemblée nationale. La même loi organique dit que la CENI jouit d’une autonomie de finances. Mais le budget de l’Etat, les aides… ne sont pas remis à la CENI en main.»