L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) juge illégal et arbitraire l’annonce de la non-tenue des élections en RDC cette année.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a annoncé vendredi 7 juillet à Paris que l’organisation des élections présidentielle et législatives en RDC ne sera «pas possible» avant la fin de l'année. L’accord politique signé le 31 décembre 2016 par le pouvoir et l’opposition prévoit pourtant la tenue de ces élections avant la fin de cette année.
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Pour le directeur général de l’ONG IRDH, Hubert Tshiswaka, rien ne justifie ce report.
«Il n’y a aucun rapport, il n’y a aucune documentation qui peut soutenir une telle initiative de reporter les élections. […] Il se base sur quoi pour annoncer le report des élections ?», s’interroge-t-il.
M. Nangaa a fait savoir vendredi que les conditions de sécurité dans plusieurs provinces du pays, notamment le Kasaï, ne permettent pas pour l'instant un déroulement correct du scrutin.
Un argument que réfute le directeur général de l’IRDH. Hubert Tshiswaka fait remarquer que les élèves viennent de passer des examens au Kasaï, un mois après le reste du pays à cause des violences dans cette partie du pays.
«D’une part, le gouvernement est en train de dire qu’il a déjà reconquis tous le territoire national. Il a déjà rétabli l’autorité de l’Etat dans le Kasaï. On a organisé les examens des élèves dans cette partie de la république. Lui [Corneille Nangaa] est en train de dire que l’Etat n’a pas la possibilité d’accéder à cette partie de la République. Donc, il est en train de contredire le rapport du gouvernement», argumente M. Tshiswaka.
Pour lui, le report de l’élection «porte atteinte au droit de vote» des Congolais.