Le couvre-feu décrété par les autorités provinciales après l’attaque de la prison de Kangbayi de Beni (Nord-Kivu) dimanche dernier a été allégé mardi 23 juin. Il a été réajusté entre 20 heures et 5h30, au lieu de 18h30 à 6 heures du matin initialement.
Le maire de Beni, Nyonyi Bwanakawa, explique que cet allègement a été décidé par le gouverneur de province suite aux avancées enregistrées dans la traque des évadés de Kangbayi. Il annonce l’arrestation d’environ quatre-vingt-dix évadés, sur environ 930.
M. Nyonyi a remercié la population de la ville de Beni «pour l’appui qu’elle ne cesse d’apporter» aux autorités dans le cadre de la recherche des fugitifs de Kangbayi:
«Quand nous avons fait rapport à l’autorité provinciale, elle a été très contente de l’appui que la population nous donne […] Nous sommes au tour de plus ou moins quatre-vingt-dix personnes qui ont été récupérées. Et tenant compte de cet appui de la population, l’autorité provinciale a estimé qu’il fallait alléger, et c’est comme ça que depuis hier il m’a donné instruction disant que le couvre-feu part désormais de 20h et il se clôture chaque jour à partir de 5h30 du matin.»
Le maintien de cette mesure, selon lui, vise à «permettre qu’on récupère le plus grand nombre des fugitifs possible.»
De son côté, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (section de Beni) juge toujours inopportun ce couvre-feu et demande aux autorités de le lever immédiatement.
Pour ce regroupement politique de l’opposition, un autre couvre-feu décrété en août 2016 par l’ancien vice premier ministre, Evariste Boshab, est toujours en cours dans la région. En outre, estiment les responsables du Rassemblement à Beni, la population locale doit collaborer avec les services de sécurité pour retrouver ces évadés «en étant libre et non enfermée» dans des maisons.