Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), section de Kananga (Kasaï Central), demande à la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête suite aux révélations faites par le journal New York Times. Dans sa livraison du dimanche 21 mai, New York Times qui s’appuie sur un enregistrement trouvé dans l’ordinateur de la Suédoise Zaina Catalan, l’un des experts de l’ONU assassiné dans le Kasaï, affirme que Clément Kanku serait impliqué dans les violences liées à la milice Kamuina Nsapu aux Kasaï.
Pour ce mouvement citoyen, les commanditaires de ces évènements malheureux ne peuvent rester impunis.
« Nous demandons que la Cour pénale internationale se saisisse du dossier et ouvre l’enquête pour que la vérité soit établie. Cela doit se faire avec l’accompagnent du Conseil de sécurité des Nations unies. Parce que les actes posés par cette milice, au regard du droit international, ne peuvent pas rester impunis et sont horribles. Leurs auteurs, commanditaires et complices doivent aussi être punis », recommande Norbert Dibelay de la LUCHA/Kananga.
La LUCHA rappelle qu’elle avait dénoncé, depuis plusieurs mois, l’implication de certains politiciens dans la détérioration de la sécurité dans la province du Kasaï Central.
«Ces révélations viennent corroborer ce que nous avions commencé à dénoncer, c’est-à-dire l’implication de certains hommes politiques dans ce conflit. Ils se faisaient passer pour des faiseurs de paix, alors qu’au fond ils attisaient le feu», affirme Norbert Dibelay.
Clément Kanku Bukasa, joint par Radio Okapi se dit serein et promet de réagir mardi 23 mai dans une point de presse.
La violence et l'instabilité aux Kasaï avaient débuté en août 2016 après la mort du chef traditionnel Kamuina Nsapu lors de combats avec les forces de sécurité à Tshimbulu. La situation s'est détériorée au cours des trois premiers mois de 2017.
Clément Kanku, alors ministre de la Coopération et du développement, avait apelé au mois d’avril les habitants du Kasaï et du Kasaï-Central à œuvrer pour la paix enfin de permettre à la commission électorale de lancer l’enrôlement des électeurs dans les deux provinces.