Les militants de la LUCHA et leurs sympathisants se sont finalement réunis dans la salle du parlement d’enfants à Goma (Nord-Kivu) lundi 1er mai pour célébrer le cinquième anniversaire de ce mouvement pro-démocratie. La manifestation ne s’est pas tenue comme prévu devant le stade de l’Unité, qui était occupé par la Police nationale congolaise (PNC).
«Nous sommes une génération qui réfléchit différemment et qui a décidé de se prendre en charge et d’accepter de payer le prix. Nous sommes en réalité victimes d’une grande répression», a déclaré Fred Bauma, membre de LUCHA, parlant d'une lutte de «cinq ans pénibles, mais également de cinq ans riches», où ce mouvement a réussi à s’implanter dans plusieurs villes de la RDC.
Malgré cette répression, a-t-il assuré, ces militants ne vont pas se taire face à certaines violations des droits de l’homme et certains abus.
«Notre idéal dans les cinq ou dix prochaines années, c’est d’arriver à créer partout dans le pays des citoyens qui sont capables de faire pression sur leurs dirigeants en tout temps et sur toutes les questions, afin que ceux-ci se sentent réellement redevables», a poursuivi Fred Bauma.
«Du travail maintenant!»
Près d’une quarantaine des jeunes militants de la LUCHA ont tenu cette conférence publique, consistant- en dehors du bilan des cinq années de lutte - à demander la mise en œuvre d’une politique d’emploi efficace par le gouvernement congolais au profit de ses citoyens en chômage.
A cette occasion, la LUCHA a sensibilisé les habitants sur l’entrepreneuriat et la lutte contre le chômage.
Ces jeunes ont ainsi décrété des actions pouvant appeler les autorités à créer des emplois à la population. Ils appellent les Congolais à adhérer à leur campagne dite «Kazi Sasa (traduisez: du travail maintenant !)» pour que les chômeurs congolais contribuent tant soit peu au développement de la RDC.
Ces militants accusent par ailleurs la police de les avoir empêchés d’organiser publiquement cette manifestation devant le stade de l’Unité. Après avoir intercepté les invitations lancées par la LUCHA aux habitants les appelant à venir participer à cette conférence, selon les mêmes sources, une vingtaine de policiers s’est déployée sur le lieu. Ils ont occupé cet endroit jusque 14 heures (heures locales) avant de se retirer.
Le cadre étant occupé, les militants de la LUCHA et leurs sympathisants disent avoir déjoué la vigilance des policiers en allant se rencontrer dans la salle du parlement d’enfants.