Le Conseil de sécurité des Nations unies va voter à l'unanimité vendredi 31 mars la réduction de 7% environ du nombre de militaires et de policiers de la force de maintien de la paix en République démocratique du Congo.
Selon un projet de résolution, dont l'AFP a obtenu la copie, la MONUSCO, plus importante et plus coûteuse mission onusienne, verra son effectif passer de 19.815 à 18.316 hommes.
La décision intervient alors que ce pays d'Afrique Centrale doit organiser d'ici la fin de l'année des élections très attendues, sur fond d'affrontements entre factions rebelles, turbulences politiques et corruption massive.
Les craintes d'une nouvelle poussée de fièvre à l'approche des échéances électorales étaient d'ailleurs si vives que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a récemment demandé au Conseil de sécurité d'y envoyer plus de 300 policiers supplémentaires.
Mais Donald Trump veut réduire sa participation dans les dépenses de l'ONU en matière de maintien de la paix, les Etats-Unis en étant de loin les premiers contributeurs.
L’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley a dénoncé l’ONU de faire du partenariat avec un gouvernement "corrompu" en RDC.
Elle a, mercredi au cours d’une intervention devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York, plaidé pour une large réduction de la mission onusienne dans ce pays.
La mission des Nations unies en RDC « est en train d’aider un gouvernement qui inflige des comportements prédateurs contre son propre peuple », a soutenu Mme Haley citée par Associated Press.
Sur les 18.232 casques bleus (sans les policiers et les observateurs) effectivement autorisés à être déployés sur le terrain en République démocratique du Congo, seuls 16.215 le seraient aux termes du projet de résolution. Mais selon des diplomates, la MONUSCO ne dispose déjà que de 17.000 Casques bleus en RDC.
«Le plus important est que ce chiffre ait été décidé après une étude de la situation sur le terrain du mandat de la mission et de ses besoins. Cela n'a pas été coupé sans réflexion, ça préserve la capacité de la mission à opérer», assure un diplomate sous couvert d'anonymat.
Bon accord
La France, qui avait ces dernières semaines mis en garde contre des coupes drastiques dans les effectifs et le budget alloué à la MONUSCO, qui revenait selon Paris à "jouer avec le feu", s'est dite satisfaite du texte jeudi, par la voix de son ambassadeur auprès des Nations unies.
Le projet de résolution « est le résultat d'une importante négociation », a expliqué François Delattre. « Si tout se passe bien, nous allons voter demain (vendredi) à midi. Et je pense que c'est important pour la RDC, la MONUSCO et le maintien de la paix en général. C'est un bon accord », a-t-il ajouté.
Avec AFP