Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) indique avoir déjà documenté 23 fosses communes dans les provinces du Kasaï où la milice Kamuina Nsapu affronte les forces de l'ordre depuis plusieurs mois.
Son directeur, José-Maria Aranaz, affirme que la situation est très préoccupante dans cette partie du pays.
«Nous avons documenté 23 sites de fosses communes dans différentes localités : à Nkoto, Kabeya [Kamwanga], Nguema et Tshimbulu. Et ces informations ont été partagées avec les grandes autorités judiciaires, civiles et militaires. La situation est très préoccupante. Il faut faire la lumière. Il faut traduire en justice les responsables de cette tuerie qui s’est passée et qui continue à se passer. Nous sommes préoccupés par le niveau des chiffres», a souligné José-Maria Aranaz.
Vous pouvez écouter ses explications dans cet extrait sonore.
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Au cours la session du Conseil des droits de l’homme, a noté M. Aranaz, la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, a exprimé la volonté du gouvernement d’associer les Nations unies ainsi que l’Union africaine à l’enquête ouverte par les autorités nationales sur la situation au Kasaï.
Le directeur du BCNUDH estime que l’enquête menée actuellement nécessite l’implication de l’Union africaine et d’autres organisations internationales à côté du gouvernement congolais pour faire la lumière sur les tueries au Kasaï et traduire les présumés auteurs en justice.
Il y a quelques jours, le porte-parole du gouvernement avait assuré que les autorités judiciaires congolaises avaient reçu des informations sur l’existence des fosses communes et enquêtaient.
Depuis plusieurs mois, d’affrontements meurtriers opposent la milice Kamuina Nsapu aux forces de l’ordre. Des témoignages font état de nombreux morts et déplacés ainsi des dégâts matériels énormes.
En février dernier, une vidéo montrant des présumés militaires congolais en train de tuer des civils dans la région a été partagée sur Internet. Il y a quelques jours, les autorités ont annoncé que des policiers ont été tués par des miliciens Kamuina Nsapu. Deux experts de l’ONU et leur interprète portés disparus au Kasaï-Central ont été retrouvés morts.