Jean-Marc Ayrault va recevoir vendredi le président de la CENCO

Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, va recevoir vendredi 24 mars le président de la conférence épiscopale du Congo (CENCO), Mgr Marcel Utembi, et son secrétaire général, l’abbé Donatien Nshole.

« La conférence épiscopale joue un rôle fondamental de médiation dans la crise politique que traverse actuellement la République démocratique du Congo. Son autorité morale, son impartialité et sa légitimité sont reconnues par tous les acteurs congolais », indique un communiqué publié sur le site Internet de la diplomatie française.

Au cours de sa rencontre avec le président de la CENCO, Jean-Marc Ayrault devrait réaffirmer « le soutien de la France à l’action de la conférence épiscopale en vue de la mise en œuvre de l’accord politique du 31 décembre 2016, qui doit donner au pays un gouvernement de transition et permettre la tenue des élections avant la fin 2017 ».

« Les situations sécuritaire et en matière de droits de l’homme, très préoccupantes, seront également abordées », mentionne le communiqué.

Les évêques catholiques assurent la médiation dans les discussions entre le pouvoir et l’opposition en RDC. Des discussions qui ont abouti à la signature d’un accord le 31 décembre 2016 mais qui achoppent encore sur la mise en œuvre de ce compromis politique.

Invité à s’adresser devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le président de la CENCO a reconnu mardi que les deux parties ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur la mise en œuvre de l’accord signé le 31 décembre dernier.

« Malheureusement, l’arrangement particulier destiné à assurer la mise en œuvre dudit accord peine à se conclure, alors que la population attend impatiemment les élections», a fait savoir le prélat devant le Conseil de sécurité.

Contre une réduction de la mission de l’ONU en RDC

Avant cette réunion du conseil de sécurité, la France a mis en garde contre des réductions drastiques de la mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui reviendraient à « jouer avec le feu » dans un pays confronté à des turbulences électorales.

Le renouvellement du mandat de la MONUSCO, soutenu par la France, doit passer par un examen de la nouvelle administration américaine qui veut réduire ses contributions aux opérations de paix de l'ONU.

La RDC est un « immense pays au cœur de l'Afrique dont la stabilité est clé pour lui-même et pour l'ensemble de la région », a déclaré l'ambassadeur de France aux Nations unies, François Delattre.

L'année 2017 est considérée par l'ONU comme « cruciale » pour la RDC, qui doit voir la première transition politique pacifique du pays à travers les élections présidentielle et législatives, censées se tenir d'ici la fin de l'année, d’après l’accord signé le 31 décembre sous l’égide de la CENCO.

« On ne peut pas jouer avec le feu s'agissant d'un enjeu aussi important », a ajouté l'ambassadeur français.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé au Conseil de sécurité de renforcer la mission de l'ONU avec 320 policiers supplémentaires et de maintenir le niveau actuel des troupes militaires.

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