Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé vendredi 24 février « toutes les parties prenantes de la RDC, y compris le Président Kabila, la majorité présidentielle et l'opposition, à redoubler de bonne foi leurs efforts en vue d'une conclusion rapide des pourparlers en cours sur les 'arrangements particuliers' de l'accord, afin de désigner d'urgence un Premier ministre présenté par le Rassemblement, conformément à l'accord du 31 décembre, de mettre en place le CNSA et de mettre en œuvre pleinement des mesures de confiance ».
Les quinze ont réaffirmé leur soutien à l'accord politique du 31 décembre 2016 signé par le pouvoir et l’opposition pour la gestion du pays pendant la transition jusqu’à l’organisation des prochaines élections. Les deux parties peinent cependant à se mettre d’accord sur les modalités d’application de cet accord.
Le conseil de sécurité a exprimé son inquiétude croissante quant à l'absence de progrès dans ces discussions sur la mise en œuvre de l'accord.
Les quinze se sont inquiétés de ce que, deux mois après la signature de l'accord, la nomination d'un Premier ministre présenté par la coalition Rassemblement, ainsi que l'installation d'un nouveau gouvernement de transition et du Comité national de suivi de l'accord (CNSA) n'aient pas encore eu lieu. Ils ont souligné la nécessité de maintenir la bonne volonté politique qui a mené à la signature de l'accord afin d'éviter une plus grande insécurité en RDC.
Le conseil de sécurité a rappelé que les questions de sécurité ne devraient pas retarder la mise en œuvre de l'accord et que sa mise en œuvre rapide est importante pour assurer la paix et la sécurité dans le pays.
Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur appui à la médiation menée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et ont réaffirmé la nécessité pour toutes les parties de soutenir et de participer de manière constructive à ces efforts de médiation.
Condamnation de la violence au Kasaï
Le Conseil de sécurité de l'ONU a aussi condamné les violences observées au cours des derniers mois dans la région de Kasaï.
Les quinze se sont déclarés vivement préoccupés « par les récentes informations faisant état de violations graves du droit international humanitaire commises par des milices locales dans la région de Kasaï, notamment le recrutement et l'utilisation illégale d'enfants soldats et les meurtres de civils par des membres des forces de sécurité de la RDC, qui pourraient constituer des crimes de guerre en vertu du droit international ».
Le Conseil de sécurité a demandé au gouvernement congolais d'envoyer sur place immédiatement une enquête crédible et impartiale et de traduire en justice tous les responsables.
Il s'est félicité de l'annonce faite par le gouvernement à cet égard et a encouragé la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) à fournir éventuellement un appui aux autorités congolaises dans la conduite de cette enquête.
(Avec le centre d’actualités de l’ONU)