L’ingénieur géo-spécial Jean Robert Mbuangoy a tiré la sonnette d’alarme mercredi 15 février sur les catastrophes naturelles attendues en 2017. Une année surnommée « El Niño » au cours de laquelle des perturbations climatiques très fortes sont annoncées. Il a invité la RDC à prendre des dispositions utiles, notamment en sensibilisation la population contre d’éventuelles calamités.
Jean Robert Mbuangoy a déploré l’inaction de la RDC en matière de prévention des catastrophes:
«Partout dans le monde, on sait que c’est l’année El Niño. La plupart de pays anticipent déjà. Ils étudient le passé, ils voient ce qui s’est passé. Et ils prennent des dispositions. Ici, en République démocratique du Congo, il n’y a aucune disposition qui a été prise».
Or, a expliqué l’expert, au cours d’une telle année autour du mois de mai, par exemple, lorsque les sols sont saturés, il y a des érosions et des inondations.
Cependant, en RDC, «on est pris au dépourvu. On n’a aucune planification, on n’investit pas dans la recherche pour essayer de savoir ce qui pourrait arriver», a-t-il déploré.
Vous pouvez écouter ses explications dans cet extrait sonore:
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Lors d’une année « El Niño », plusieurs pays se trouvent frappés par des catastrophes naturelles, comme les inondations, les glissements de terrain et les éruptions volcaniques.
Malheureusement, note Jean Robert Mbuangoy, la population congolaise n’est pas très informée par rapport à toutes ces catastrophes naturelles qui peuvent arriver cette année.
Pour mieux comprendre le phénomène «El Niño», vous pouvez lire cet entretien que le climatologue Jérôme Vialard a accordé au journal Le Monde. Il y explique notamment les effets d’El Niño sur le climat:
« El Niño se développe certaines années dans l’océan Pacifique en raison d’interactions entre l’océan et l’atmosphère. Normalement, les alizés, des vents intertropicaux, maintiennent les eaux les plus chaudes dans l’ouest du Pacifique et favorisent des remontées d’eau froides dans l’est, le long des côtes du Pérou. Lors d’une année El Niño, ces vents diminuent, voire s’inversent. En conséquence, l’océan Pacifique équatorial monte en température puis dégage de la chaleur dans l’atmosphère, ce qui réchauffe la température mondiale moyenne. Ce mode naturel de la variabilité du climat existe depuis très longtemps. Mais ce n’est pas le seul facteur régulant le thermomètre global. D’autres phénomènes existent, plus subtils, sur un temps beaucoup plus long, comme dans l’océan Atlantique. »