Revue de presse du 17 novembre 2016. La mise en place annoncée du gouvernement d’union nationale fait la une des journaux kinois. Forum des As titre en manchette: «L’après-Matata au centre des débats». Le quotidien estime que du ministère des Finances à la Primature, le Premier ministre sortant, Matata Ponyo, a mis «la barre ci-haut qu’il incarne désormais toute une école».
Qui sera le prochain locataire de la Primature? S’interroge alors le tabloïd qui estime que hier comme aujourd’hui, la Primature demeure un enjeu permanent. Après plus de quatre ans de l’ère Matata, indique le journal, ce poste prestigieux a, incontestablement, gagné en valeur ajoutée.
Désigné au poste de Premier ministre par la Majorité présidentielle (MP) à l’issue des élections de 2011, Matata s’est attelé pendant les quatre ans de son bail, au redressement de l’économie de la RDC, ecrit Forum des As. Bourreau du travail, réputé pour arriver au bureau avant le lever du soleil, issu du Bureau central de coordination (BCECO), Matata s’est battu surtout de stabiliser le cadre macroéconomique afin de rassurer investisseurs et créanciers, poursuit le quotidien.
Cette reconnaissance de la qualité et des hauts faits de Matata Ponyo devrait être partagée par tous les Congolais épris de bon sens, commente Forum des As.
«Bientôt le gouvernement d’union nationale», annonce l’Avenir à la une. Vingt-quatre heures après le discours de Joseph Kabila sur l’état de la nation, devant le congrès, la RTNC devient du coup, selon certains sondages, la chaine la mieux suivie, parce que la population attend avec impatience la désignation du prochain Premier ministre.
Celui-ci, rappelle le quotidien, est appelé à former un gouvernement d’union nationale dont la mission principale sera de conduire le peuple aux élections, tout en préservant les acquis économiques et sociaux des quinze dernières années du régime Kabila.
A ce gouvernement, poursuit le journal, Joseph Kabila a assigné au prochain gouvernement la mission d’œuvrer à l’amélioration du social des Congolais. Avant d’arriver à la décision de nommer un nouveau Premier ministre, Joseph Kabila a reconnu le travail abattu par les Congolais sous la facilitation de l’ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo.
«Tshisekedi-Perriello hier à Limete, silence radio ! », titre dans un autre registre Le Phare. Le ballet diplomatique continue sur la rue Pétunias, à Limete, à la résidence d’Etienne Tshisekedi, président du Conseil des Sages du Rassemblement de l’opposition, rapporte le journal.
Mercredi 16 novembre, c’était le tour de Thomas Perriello, envoyé spécial des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs de rencontrer le président du conseil des sages du Rassemblement. Le tête-à-tête entre les deux personnalités a duré plus d’une heure et demi, soit de 17 heures jusqu’autour de 18 heures 30.
A la fin de l’audience, comme à ses habitudes, indique Le Phare, le diplomate américain est allé tout droit s’engouffrer dans sa voiture, refusant de répondre à la presse. C’était aussi le silence radio tant du côté d’Etienne Tshisekedi que de son entourage, précise le quotidien.
Le tabloïd est d’avis qu’au regard de la succession de chefs de missions diplomatiques à Limete mais aussitôt du dernier passage de la CENCO par-là, la visite de Thomas Perriello s’inscrit dans le cadre de la recherche d’une passerelle à jeter entre le camp du président Kabila et de celui de Tshisekedi, en vue de les amener à se mettre autour d’une table.
Même si, dans son discours sur l’état de la Nation, note Le Phare, le chef de l’Etat a donné l’impression d’avoir mis une croix sur la médiation de la CENCO et de se mettre à exécuter scrupuleusement l’accord politique de la Cité de l’Union africaine, plusieurs paramètres indiquent que rien n’est perdu.
Dans un autre article intitulé : «Beni : que se passe-t-il à Oicha ?», Le Phare s’interroge sur la situation au chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu). Le quotidien signale que cette partie du pays est le théâtre, depuis mercredi 16 novembre, d’un déplacement massif de populations civiles.
Les fuyards prennent la direction de la ville de Beni pour les uns et des forêts environnantes pour d’autres. Selon des sources locales, des tirs nourris étaient entendus, tout au long de la journée, dans la partie d’Oicha, note le journal.
Le mouvement de panique, explique Le Phare, est suscité par l’alerte à une imminente invasion des ex-rebelles du M23 du colonel mutin Sultani Makenga et des éléments incontrôlés actuellement sous le commandement du colonel Eric Ndoli, un officier supérieur dissident des FARDC. L’attaque rebelle parait d’autant probable qu’elle a été évoquée par le gouverneur de province, Julien Paluku, qui a par ailleurs fait état de la disparition des ex-combattants du M23 et de leur chef, Sultani Makenga, du camp des réfugiés où ils étaient cantonnés en Ouganda, curieusement avec armes et munitions.
Africa News revient sur les nominations intervenues mercredi dernier dans quelques entreprises publiques et régies financières du pays. «Le clan Matata s’empare de la DGI, DGRAD, DGDA, OCC et Ogefrem », titre le trihebdomadaire en manchette. Même si c’était ça la monnaie de change, écrit le journal, les experts sont scandalisés qu’on ait enfreint le nouveau statut qui veut que le directeur général d’une entreprise publique ne soit plus un politique mais un cadre dans la Fonction publique.
Des intérêts privés sont passés avant la bonne gouvernance, estime le tabloïd qui indique qu’avant sa démission, le 14 novembre, le désormais ancien Premier ministre Matata Ponyo avait sollicité et obtenu la nomination de ses proches à des postes clés.