Revue de presse kinoise du 15 novembre 2016. L’adresse du chef de l’Etat ce mardi devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès intéresse les journaux parus ce matin dans la capitale congolaise. Le Potentiel titre : « Kabila devant le congrès, l’heure de vérité ». Le rendez-vous de Joseph Kabila ce 15 novembre devant le Parlement est symboliquement fort, note le quotidien. Le journal rapporte qu’il est attendu du discours du chef de l’Etat des gages de bonne foi en vue de décrisper un climat politique plus que délétère.
Joseph Kabila, souligne le tabloïd, est obligé de briser la glace et éclairer l’opinion tant nationale qu’internationale sur les grandes questions de l’heure. C’est donc l’heure de vérité: ça passe ou ça casse, écrit Le Potentiel. On avait l’habitude, constate le journal, de voir généralement le chef de l'Etat au mois de décembre s’adresser au Parlement réuni en congrès mais, pour l’année 2016, il a décidé de faire exception.
Pour le quotidien, cet exercice est une façon pour le chef de l’Etat de se plier à une disposition de la Constitution qui l’oblige, une fois l’an, à prononcer devant l’Assemblée nationale et le Sénat, « un discours sur l’état de la nation » et le rendez-vous de ce 15 novembre est tout à fait exceptionnel.
Depuis un temps, poursuit Le Potentiel, Kabila entretient un flou, non seulement sa personne, mais surtout sa perception de la crise politique qui l’a d’ailleurs contraint à faire appel à l’Union africaine pour la convocation d’un dialogue politique national.
Le chef de l’Etat pensait que le dialogue piloté par Edem Kodjo, facilitateur de l’UA, allait résoudre le problème mais le boycott de ces assises par la frange la plus importante de l’Opposition et surtout le retrait de l’Eglise catholique n’a pas facilité la tâche à Kabila, constate le journal. Le chef de l’Etat a dû alors se rabattre sur la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo) pour tenter un rapprochement avec l’aile dure de l’opposition. A la Cenco, on continue de consulter.
Le Phare considère ce discours d'historique et surtout exceptionnel du fait qu'il intervient à quelques jours de la fin de son deuxième et dernier mandat à la tête de la République. Le journal est d’avis qu’à travers ce discours, le chef de l’Etat va donner le bilan de ses actions durant les quinze années de pouvoir. Moment historique et exceptionnel, note le tabloïd, car il s’effectue au lendemain de la démission du Premier ministre, conformément à l’accord politique du Camp Tshatshi. Le Phare indique que la première question à laquelle Joseph Kabila aura à répondre concerne l’état de la Nation.
Face à la crise multiforme qui secoue le pays, rapporte Le Phare, l’opinion espère que Joseph Kabila devrait proposer une thérapeutique de choc pour éviter le spectre du chaos qui pointe à l’horizon selon les prévisions des Nations unies. Bon nombre de chantiers entrepris par le pouvoir en place sont à bout du souffle et d’autres n’ont même pas connu un début d’exécution, fait aussi remarquer le quotidien.
«Kamerhe, Badibanga, Ruberwa au palais de la nation, Kabila consulte pour la Primature», titre pour sa part Africa News.
Quelques instants après la démission de Matata Ponyo, souligne le journal, le Président Joseph Kabila a ouvert les consultations pour lui trouver un successeur qui devrait être nommé bientôt. Le tabloïd rappelle dans ses lignes que l’accord du 18 octobre dernier accorde le poste de Premier ministre à l’opposition.
Avant sa démission, écrit Africa News, le désormais ancien Premier ministre Matata Ponyo aurait sollicité et obtenu de Kabila la nomination de deux proches à des postes-clés. Son ex-directeur de cabinet, José Sele Yalaguli a été proposé à la Direction générale des impôts (DGI) et l’ancien ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi au Fonds de promotion de l’industrie (FPI). Selon des sources du trihebdomadaire, les ordonnances présidentielles relatives à ces nominations pas encore rendues publiques portent le contreseing de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo et Kabila pourrait bientôt les rendre publiques.
Forum des As revient sur « la situation explosive » à la prison centrale de Munzenze, à Goma (Nord-Kivu). Le quotidien note que cette maison carcérale héberge plus de 2000 pensionnaires pour une geôle d’une capacité d’accueil de 150 prisonniers. Pire, poursuit le journal, 3/4 sont de détenus préventifs, présumés innocents, qui attendent un jugement. Une surpopulation carcérale qui inquiète.
Le tableau statistique de la prison, du lundi dernier, indique un effectif de 2078 pensionnaires dont seulement 491 condamnés donc 1587 détenus préventifs, déplore Forum des As qui cite le code de procédure pénale congolais qui en son article 27 stipule que "l’inculpé ne peut être mis en état de détention préventive que s’il existe contre lui des indices sérieux de culpabilité et qu’en outre le fait paraisse constituer une infraction que la loi réprime d’une peine de six mois de servitude pénale au moins".