Les provinces de la RDC connaissent des sérieux problèmes de fonctionnement depuis quelques mois. Le gouvernement central ne finance pas ou pas assez leur fonctionnement. Soit les fonds envoyés sont modiques, soit ils arrivent à compte-gouttes. Conséquence : les députés provinciaux sont impayés depuis le mois d’août, ont révélé des sources concordantes mardi 8 novembre.
Dans le Lwalaba, par exemple, la province n’a jamais bénéficié de rétrocession du gouvernement central depuis l’investiture de l’actuel gouverneur, renseigne un ministre provincial.
Au Sud-Kivu, les ministres comme les députés connaissent un retard de paiement de leurs salaires depuis trois mois faute de moyens financiers, rapporte un membre du gouvernement provincial.
Dans la province du Tanganyika, les députés viennent à peine de toucher le salaire du mois d’août seulement, confirme un député provincial.
«Nous ne comprenons pas pourquoi on n’est pas payé. Il y a un budget et je crois que le budget devra être exécuté», déplore Noel Yanfu, député provincial du Kwango.
Un autre député provincial du Haut-Uele, Paulin Odiane, décrit une situation similaire :
«Effectivement, on a pu régulariser la situation du mois d’août [dernier]. Mais, les autres mois sont restés impayés. Tout en sachant aussi que depuis le mois de juin, la rétrocession a diminué sensiblement».
Dans le Bas-Uele, la nouvelle société civile a même exigé, le weekend dernier à Buta, la démission du gouverneur Armand Kasumbu pour non-réalisation des projets sur terrain. Ce dernier justifie la lenteur dans l’exécution de son programme par la modicité des fonds mis à sa disposition.
Le gouverneur Armand Kasumbu affirme que la réduction sensible de l’enveloppe financière allouée à la province dans le cadre de la rétrocession ne lui permet pas de faire face aux charges du Bas-Uele.
La constitution du 18 février 2006 institue le principe de la retenue à la source par les provinces 40% des recettes qu’elles génèrent. Mais, cette disposition n’est pas appliquée. Les recettes sont mises à la disposition du gouvernement central qui renvoie 40% aux provinces.
Radio Okapi a tenté de joindre les autorités du gouvernement central, dont le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, sans succès.