Les journaux parus mercredi 26 octobre à Kinshasa commentent largement le projet de loi de finances 2017 déposé mardi par le premier ministre à l’Assemblée nationale.
Selon le premier ministre Matata Mponyo, ce projet de budget priorise l’organisation des élections, rapporte Forum des As.
Le quotidien note cependant que le projet de loi des finances version 2017 connaît une vraie cure d’amaigrissement. Il se chiffre en effet à plus de 5, 672, 4 milliards FC en recettes et en dépenses, soit une régression de 15,3% par rapport à celui de 2016 qui se chiffrait alors à 6.694,5 milliards de FC, fait savoir le journal.
A la sortie de l’audience avec le président de l’Assemblée nationale, le chef du Gouvernement a indiqué que la baisse du budget 2017 est liée à la conjoncture économique actuelle caractérisée par la chute des prix des matières premières tels que le cuivre et le pétrole, rapporte le journal.
Mais Pourquoi déposer un projet de budget alors que le gouvernement est démissionnaire, s’interroge pour sa part La Prospérité.
Une question à laquelle le premier a répondu. A en croire le quotidien, Matata Ponyo a évoqué en réponse le principe de la continuité des services publics de l’Etat. «Ceci est fondé sur le principe de continuité des services publics qui, lui aussi, est fondé sur la continuité des institutions. Les hommes passent mais, les institutions restent. Cette session est éminemment budgétaire et le gouvernement actuellement en fonction, a donc l’obligation de répondre aux exigences professionnelles et statutaires», a expliqué Matata Ponyo à la presse, rapporte le tabloïd.
Mais au regard de l’imminence de la formation du nouveau gouvernement, qui défendra alors ce projet devant les élus du peuple, s’interroge à nouveau le quotidien.
A cette préoccupation, le confrère note une contradiction entre la chambre basse du parlement et le premier ministre sortant. Ce dernier s’est déclaré disposé à défendre ce projet parce qu’il l’a préparé et surtout, parce que le nouveau gouvernement n’est pas encore entré en fonction, relève le journal.
De son coté, le président de la commission de la Commission Economique, Financière et de contrôle Budgétaire de l’Assemblée nationale qui répondait à cette question, a plutôt soutenu «que l’Assemblée nationale qui est l’autorité budgétaire, prendra en considération la dynamique en cours, celle de la formation imminente du gouvernement», écrit le quotidien dans ses colonnes.
Le Potentiel qui commente cette actualité parle « d’un projet de budget 2017 tout à fait quelconque » déposé par le Premier ministre à l’Assemblée nationale. De l’analyse du quotidien, ce projet des lois des finances démontre que la capacité réelle de mobilisation des recettes du pays a atteint ses limites.
Le journal craint que la crise économique qui se profile à l’horizon aggrave la tension politique. Avec des indicateurs conjoncturels en surchauffe et des comptes publics en déficit chronique, ajoute le quotidien, c’est tout l’appareil de l’Etat qui pourrait s’arrêter à tout moment, déduit le tabloïd.
Et au regard de ce tableau, le prochain gouvernement ne sera pas en mesure de dompter la colère populaire qui aura comme justification le social, prédit le quotidien dans sa livraison de ce mercredi.
L’actualité dans la presse parue ce mercredi à Kinshasa porte également sur l’ouverture à Luanda du sommet des Chefs d’Etats des pays membres de la CIRGL sur la crise politique en RDC.
«Un sommet inutile», estime Le Phare. A en croire le quotidien, Lunda a déjà choisi son camp à savoir, précise le quotidien, celui du « glissement » du calendrier électoral et du flou intégral sur la durée de la transition ou de la période intérimaire et la tenue effective des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales.
Le journal estime en effet que le ministre angolais des Affaires Etrangères, a « tué » tout suspense en proclamant, haut et fort, qu’un second dialogue entre Congolais était sans objet.
Il n’y a donc plus d’illusion pour des millions de Congolaises et Congolais de l’intérieur comme de l’extérieur, soucieux d’assister à une passation civilisée de témoin entre le Président de la République actuellement fin mandat et son successeur à sortir des urnes selon les prescrits de la Constitution, conclut le quotidien.