La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, annonce l’envoi en RDC d’une délégation des membres de son bureau jusqu’au 20 octobre. Elle indique dans un communiqué que l’envoi de cette mission fait suite aux récentes violences enregistrées en septembre dernier à Kinshasa.
« Je suis profondément préoccupée depuis plusieurs semaines par la situation critique et les épisodes de violence récents en République démocratique du Congo (« RDC » ) en particulier s'agissant des événements qui se sont déroulés à Kinshasa en septembre 2016 et de certains actes observés à cette occasion, dont il est allégué qu'ils pourraient constituer des crimes de la compétence de la Cour pénale internationale », indique-t-elle dans un communiqué.
Les membres du bureau de Fatou Bensouda vont notamment rencontrer des représentants officiels de la RDC, les membres de partis politiques, la société civile et la presse.
« L'objectif de cette mission que j'ai décidé de déployer sur le terrain est de réitérer l'appel à toutes les parties potentiellement impliquées et à tous les acteurs congolais, quelle que soit leur qualité officielle ou affiliation politique, pour qu'ils fassent preuve de retenue et veillent tout particulièrement à s'assurer qu'eux-mêmes, leurs partisans, sympathisants et agents s'abstiennent, en tout temps et en tout lieu, de tout acte de violence criminelle contre les individus et les biens, et à prendre les mesures nécessaires afin de prévenir la commission d'un tel acte », note le communiqué de la procureure.
Fatou Bensouda affirme que son bureau surveille « avec une extrême vigilance la situation sur le terrain en RDC » où elle enquête depuis 2004.
Elle fait savoir que toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes relevant de la compétence de la CPI est passible de poursuites.
Les 19 et 20 septembre derniers, des violentes émeutes ont éclaté à Kinshasa suite à une manifestation organisée par l’opposition. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées.
A la suite de ces violences, la procureure de la CPI avait annoncé qu’elle surveillait de près avec « une extrême vigilance la situation» ce qui se passait en RDC.