Bienvenu Joseph Mabondo vient de publier la deuxième édition de son livre intitulé «La multipolarisation de l’économie congolaise avec le concours des puissances étrangères». L’originalité de cette nouvelle édition publiée en 2016 aux éditions Médiaspaul est le point de vue de l’auteur sur le dialogue politique, résumé en trois propositions contenues dans le sous-titre « le dialogue politique inter congolais : ce que j’en pense ».
Les principaux thèmes qu’aborde ce livre sont la mondialisation, la gestion de l’état sur le modèle des entreprises privées, l’amélioration de la gestion des ressources humaines comme une voie de développement et l’influence de l’aide des pays étrangers au développement des pays sous-développés.
«Le plus démuni des pays en voie de développement peut concentrer sur quelques années des siècles de progrès technique. Il ne s’agit pas là d’une simple possibilité, c’est le chemin qu’ont suivi les pays comme la Corée, Taiwan,Hong-Kong et Singapour », indique l’auteur.
Bienvenu Joseph Mabondo relève le fait selon lequel, la RDC étant encore jeune, il a besoin non seulement de l’expérience des nations plus avancées mais surtout des capitaux frais ainsi que de la technologie que les entreprises multinationales peuvent lui apporter.
«La République démocratique du Congo ne peut pas se passer des puissances et multinationales étrangères parce qu’en cette ère de la mondialisation où le monde devient un village planétaire, l’interdépendance dans les relations entre états est incontournable», explique-t-il.
L’auteur retrace l’histoire de la lutte entre les puissances étrangères pour le contrôle de la RDC depuis son indépendance, pour démontrer que cette lutte a des conséquences néfastes sur le développement politico-économique de la RDC.
Il propose la multipolarisation entendue comme un univers où coexistent plusieurs pôles de puissances, comme solution à cette lutte, en vue de satisfaire « les appétits gloutons des puissances étrangères qui ne se battent que pour accéder à nos richesses minières exploitées depuis l’époque coloniale ».
Une solution à la crise d’intérêt entre ces puissances étrangères passerait, à en croire Bienvenue Joseph Mabondo, par le respect des principes suivants :
- Impliquer fortement dans le processus de développement de la RDC, toutes les puissances étrangères intéressées ainsi que leurs entreprises multinationales. En retour, les congolais devraient garantir la stabilité des institutions politiques démocratiques
- Appliquer le principe de la primauté des intérêts du peuple congolais sur ceux des autres pays intéressés par le développement de la RDC.
La stratégie, dans l’application de ces principes, consistera à faire participer les puissances, chacune selon son expérience, au développement des pôles économiques à créer. Mais les actions des puissances devront être intégrées, contenues dans un seul plan de développement national, afin qu’elles ne poursuivent pas des objectifs contradictoires.
Les raisons de la convocation d’un dialogue
En rapport avec les difficultés liées au processus électoral, le politologue formule trois propositions aux préoccupations fondamentales soulevées par le dialogue politique. Ses propositions sont résumées en trois questions.
Est-il réellement important de négocier un accord politique en ce moment ?
Il est plus judicieux, argumente l’auteur, de trouver un compromis politique sur un problème important susceptible de déstabiliser le pays pendant une longue période : l’avenir politique de l’actuel chef de l’état. Il est convaincu que « le président Joseph Kabila a besoin d’un accord politique interne et explicite approuvé par la communauté internationale, le mettant à l’abri den toutes les poursuites judiciaires avant d’accepter de quitter le pouvoir. Faute de l’obtenir, il va continuer à multiplier les embuches pour conserver le pouvoir politique », estime l’auteur.
Qui sont les leaders qui peuvent négocier un tel accord ?
Bienvenue Joseph Mabondo cite Joseph Kabila, Etienne Tshisekedi, Moïse Katumbi, Vital Kamerhe et le cardinal Laurent Mosengwo comme les cinq personnalités qui sont à même de s’asseoir pour négocier un tel compromis politique, à cause de leurs poids politiques et social en ce moment précis de l’histoire.
Que peuvent-ils négocier ?
L’auteur cite les sujets suivants :
- Les conditions de sortie honorable pour le président Joseph Kabila
- Une transition politique de deux ans et un nouveau calendrier électoral
- La mise sous tutelle internationale de la Commission électorale nationale et indépendante.
Ce livre de 128 pages peut être acheté dans les librairies Médiaspaul.
Du même auteur :
La multipolarisation de l’économie congolaise avec le concours des puissances étrangères, publié en 2010.