Le Bureau d’études et d’appui au développement du territoire de Walikale (BEDEWA) demande à la MONUSCO de surseoir à sa décision de fermer sa base de Kashebere, située à 110 kilomètres à l’ouest de Goma au Nord-Kivu. Dans un communiqué publié lundi 29 août, son secrétaire général, Prince Kihangi, estime que le problème d’insécurité créé par les groupes armés dans la région n’est toujours pas résolu.
«Donc la situation de Waloa Yungu, la situation de Waloa Uroba, de même que la situation dans tout le groupement Ihana, serait gérée par la base de Kashebere. Si on ferme la base de Kashebere, c’est dire simplement que toute la zone est exposée à des menaces des groupes armés, sachant que les groupes armés tournent autour de Kashebere », a affirmé Prince Kihangi.
Il a indiqué que des affrontements avaient eu lieu, il y a peu, entre les groupes armés et les FARDC à Kashebere.
Selon lui, c’est grâce à la MONUSCO qu'il y a eu accalmie dans ce village.
«Si aujourd’hui la MONUSCO décide de quitter, cela veut dire que toutes ces femmes, tous ces enfants, qui sont en quête de la paix seront exposés à la menace des groupes armés et à tous les bandits», a ajouté Prince Kihangi.
Que la MONUSCO ne ferme pas sa base de Kashebere, a-t-il souhaité, afin que «Walikale n’ait pas un mauvais souvenir du départ des casques bleus de la MONUSCO».
Les mêmes craintes ont été exprimées, il y a quatre jours, par Mwami Alexandre Bamongo Kabutwa, chef du groupement Luberiki, en ces termes :
«Lorsque toute la population va apprendre que la MONUSCO part, je ne sais pas ce qui arrivera. Nous disons franchement que notre gouvernement et la MONUSCO veulent créer ici, ce qu’on a vécu à Beni.»
Pour la mission onusienne, la fermeture de cette base répond à la nouvelle politique de mobilité et à la réorganisation de sa Force par rapport aux urgences opérationnelles actuellement dans les territoires de Beni et Butembo.
La base temporaire de la MONUSCO à Kashebere a été établie en 2008, suite à sa position stratégique à cheval entre le Walikale et Masisi où plusieurs groupes armés se meuvent facilement. Il s’agit notamment de groupes APCLS, NDC, FDC et Raïa Mutomboki.