La quasi-totalité des boutiques, magasins et même des bureaux sont restés fermés jeudi 18 août à Goma suite à l’appel de la société civile du Nord-Kivu pour la cérémonie de deuil en mémoire des victimes du récent massacre à Beni. Malgré la délocalisation de cet évènement par les autorités urbaines et le manque d’encadrement par la police, selon des témoins «le mot d’ordre de la société civile a été suivi.»
Magasins et boutiques sont restés fermés à Goma. Seuls quelques motos et bus de transport en commun étaient visibles dans la ville.
C’est par des chants de contestation que des centaines de manifestants sont venus participer jeudi à la cérémonie de deuil organisée par la société civile, coordination du Nord-Kivu.
Initialement prévues au rond-point BDGEL, les autorités de la ville ont décidé de délocaliser ces manifestations vers le stade les Volcans de Birere, «pour éviter des récupérations politiciennes.»
Entre-temps, depuis tôt le matin, un important dispositif de la police était déjà déployé dans les points stratégiques de la ville pour parer à toute éventualité.
Thomas D’Aquin Muiiti, président de la coordination de la société civile du Nord-Kivu, dénonce un coup monté par l’autorité urbaine contre les activités de deuil en faveur des victimes de massacres de Beni:
«Les policiers sont commis dans les grandes artères, au lieu de nous protéger à l’intérieur du stade. Voilà: nous venons d’être victimes de jets de pierres. Et il n’y a personne pour nous protéger. Nous pensons que c’est un coup qui est monté pour déstabiliser notre activité. Mais, nous allons continuer à tenir jusqu’à la fin de notre programme.»
Malgré ce désagrément, le dépôt des gerbes de fleurs et des bougies a été fait devant les photos des victimes du récent massacre de Beni. La société civile estime que la volonté du peuple reste celle de voir les autorités compétentes mettre un terme aux massacres récurrents dans différentes parties de la province.