Les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont déclenché depuis mercredi 10 août à Kinshasa une grève sèche. Sous l’encadrement de leurs délégations syndicales, ils revendiquent notamment la reconnaissance du statut des diplomates et le partage équitable des recettes des passeports et visas, affirme le président du syndicat du corps des diplomates de la RDC, Louis Kinyamba.
Les agents du ministère des Affaires étrangères indiquent qu’à l’instar de l’ordre des médecins, des infirmiers et du corps des avocats, les diplomates doivent aussi avoir un corps reconnu. Selon eux, le corps des diplomates est le seul qui soit « authentique et intrinsèque ».
« Nous réclamons que la loi portant statut des diplomates soit discutée au Parlement dès la rentrée de septembre. Nous réclamons aussi que l’ordonnance portant règlement d’administration relatif à la carrière diplomatique soit respectée. Cette loi prévoit la rotation en poste diplomatique, soit deux ans à la centrale et 4 ans en poste diplomatique », explique Louis Kinyamba.
Les agents du corps des diplomates de la RDC demandent aussi leurs titularisations dans différents postes.
« Nous n’avons ici que des commissionnés, du secrétaire général au huissier », regrette Louis Kinyamba.
Selon lui, les grévistes demandent aussi d’avoir la rétrocession des frais des passeports dans leur globalité. Le ministère des Affaires étrangères ne reçoit que la rétrocession sur les 60 USD, au lieu d’en recevoir sur le prix total d'un passeport qui revient officiellement à 185 USD.
Dans la répartition des frais de passeport, 120 USD sont versés pour le compte du groupe Belge Semlex, consortium chargé de la production du passeport congolais. 60 USD sont versés au ministère public et 5 USD pour les frais bancaires.
« Nous voulons aussi que les recettes des visas soient canalisées pour qu’il y ait partage entre ceux qui sont en poste diplomatique et la centrale [à Kinshasa]. Tout ce que nous demandons n’engage pas le budget. Ce sont des ressources propres reconnues par l’ordonnance portant attribution des ministères », ajoute Louis Kinyamba.
Cette grève risque de priver les missions diplomatiques des services. Et risque aussi de créer des difficultés dans l’octroi des visas et de passeports.