Tania Mbo est à Kinshasa depuis seulement 6 mois. Elle est née à Paris, en France, où elle a grandi. Mais elle rêve de s’installer en Afrique et elle ne ménage aucun effort pour ce faire.
Après un bac littéraire en France, Tania recherche un secteur international où poursuivre ses études car intéressée par l’étranger. Elle obtient un MBA dans une école de commerce en Angleterre et travaille avec des organisations africaines basées dans ce pays.
Son quotidien est partagé entre les évènementiels et le marketing. «J’aidais ces entreprises africaines en Europe à mettre en place un bon système de marketing dans le développement durable», affirme-t-elle.
Le réseautage vaut les diplômes
Après son MBA à Londres, elle y retourne pour perfectionner son anglais et devenir une parfaite bilingue.
«Avec les ambitions que je nourris de travailler à l’international, il me fallait absolument améliorer mon anglais et adapter mon vocabulaire au secteur professionnel», explique Tania.
Cette tâche est assez facile pour Tania qui, plus jeune déjà, passait ses vacances dans des pays anglophones notamment le Canada. Elle retourne donc à Londres et s’y applique fermement avec des stages dans les ressources humaines et la communication.
A la question de savoir si un MBA est important pour aller loin dans sa carrière, elle répond:
«En grandissant, on me disait qu’il valait mieux avoir le plus des diplômes possible pour faire une belle carrière. C’est une fierté pour moi et mes parents d’être allée aussi loin. Mais, c’est triste de le dire : Aujourd’hui, le réseautage est plus important.»
Tania pense que «si on connaît des personnes bien placées, on a plus des chances d’obtenir un travail intéressant. On a beau avoir des diplômes poussés, si on ne connait pas du monde, on est limité dans sa quête de l’emploi.»
Au Canada et en France, poursuit-elle, les jeunes s’arrêtent au bac plus 3 et misent plus sur l’expérience, qui est plutôt recherché et semble devenir un facteur plus valorisant.
Un autre problème à signaler, c’est que sur la grille tarifaire, un diplômé au bac plus 5 coûte plus cher et par conséquent, les entreprises n’en veulent pas.
Marketing, commerce, évènementiel, y a-t-il encore des opportunités dans ce domaine ? « Non! Malheureusement, c’est déjà saturé», réagit-elle. ! Beaucoup de gens restent sur la communication et le marketing, alors qu’il eut été préférable de diversifier. Néanmoins, chacun a sa chance et il faut donc se battre et accroître son expérience sur le terrain.
«Congo Na Paris»
Depuis sa naissance, Tania Mbo n’a visité la RDC que deux petites fois pour des vacances. Il y a six mois, elle est arrivée en RD Congo pour installer un projet «Congo Na Paris».
Cependant, le retour et l’acclimatation ne se passent pas aussi facilement. «Le Congo dont on me parlait je le vois enfin et je le vis», affirme-t-elle, se disant déçue par «la circulation routière, la mentalité des gens et le fonctionnement de l’administration publique.»
Elle reconnait que ce n’est pas ce qu’elle espérait mais que c’est aussi à elle de faire des efforts pour s’adapter dans son pays d’origine qu’elle affectionne particulièrement.