La délégation de l'Union européenne en République démocratique du Congo (RDC) a exhorté mardi 2 août les autorités congolaises et l'opposition à créer des conditions favorables au démarrage rapide du « dialogue national » en vue d’« élections apaisées ».
« L’Union européenne reste mobilisée en faveur de la tenue du dialogue national inclusif et exhorte le gouvernement congolais, ainsi que toutes les autres parties concernées, à créer les conditions nécessaires pour son démarrage le plus rapidement possible », annonce-t-elle dans un communiqué.
La majorité s'est exprimée clairement vendredi dernier à Kinshasa lors d'un rassemblement populaire en faveur du dialogue, soutenant son facilitateur désigné par l'Union africaine Edem Kodjo, récusé par l'opposition.
Dimanche, lors d'un meeting populaire à Kinshasa, capitale de la RDC, l'opposant historique Étienne Tshisekedi, président du « Rassemblement », une coalition d'opposition créée en juin à Bruxelles, a accepté le principe du « dialogue national », mais a réitéré sa récusation de M. Kodjo.
Fin novembre, M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, avait convoqué un « dialogue national » afin de mettre autour de la table la majorité, l'opposition et la société civile en vue de réfléchir sur la tenue d’«élections apaisées».
L'opposition a toujours boudé ce dialogue, le considérant comme un « piège ».
Samedi, le facilitateur Edem Kodjo a reporté sine die le démarrage des travaux préparatoires au « dialogue national ».
Le « Rassemblement » a accusé M. Kodjo de faire le jeu de M. Kabila à qui la Constitution interdit de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, le 20 décembre, mais qui multiplie des manœuvres pour contourner cette interdiction, selon l'opposition.
Une délégation d'opposants s'était rendue la semaine dernière au siège de l'UA, en vue de solliciter le remplacement de M. Kodjo.
« Récuser le facilitateur à ce stade est un faux-fuyant », a déclaré à l'AFP Henri Mova, secrétaire général du parti présidentiel, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), accusant les opposants de vouloir « emprunter un raccourci » pour accéder « rapidement » au pouvoir « comme au Burkina-Faso ».
Dimanche, la commission électorale de la RDC a lancé les opérations d'enregistrement des électeurs devant se dérouler sur « onze mois », selon son président Corneille Nangaa, un délai qui rend quasi impossible la tenue d'une élection présidentielle à la fin de l'année.
Une récente décision de la Cour constitutionnelle autorise M. Kabila à rester au pouvoir au-delà de décembre 2016 si aucun scrutin n'est organisé, une mesure « nulle et de nul effet », selon l'opposition.
(AFP)