Le Rassemblement des forces acquises au changement, un regroupement de plusieurs mouvements des opposants en RDC, récuse le facilitateur du dialogue désigné par l’Union africaine, Edem Kodjo. Il dénonce notamment « la précipitation avec laquelle Monsieur Kodjo a lancé, unilatéralement, l’invitation pour les travaux préparatoires du dialogue au lendemain de la publication des ordonnances» sur la grâce présidentielle. Le facilitateur avait annoncé le début des travaux préparatoires pour le 30 juillet.
«La décision du Rassemblement est due au manque de sincérité de M. Edem Kodjo», affirme Augustin Kabuya, le secrétaire national adjoint de l’UDPS, parti d’Etienne Tshisekedi.
Dans un communiqué signé par Etienne Tshisekedi et publié dimanche 24 juillet, le Rassemblement regrette notamment que les engagements pris lors de la rencontre entre ses membres et le groupe de soutien à la facilitation en Belgique n’aient pas été respectés.
Le communiqué cite notamment la transformation du comité de soutien en groupe de facilitation, «l’inopportunité » d’un comité préparatoire et le début des travaux des pourparlers après le meeting de l’opposition du 31 juillet.
«M. Kodjo n’a pas respecté la parole convenue lors de la dernière rencontre avec le panel au niveau de la Belgique», note Augustin Kabuya.
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Ce dernier accuse le facilitateur de faire le jeu du pouvoir, invitant l’Union africaine à désigner un autre facilitateur pour le dialogue en RDC.
«Il y a eu des contacts nocturnes pour plaire à la majorité. C’est par rapport à ça que nous avons récusé M. Edem Kodjo. Et nous demandons à l’Union africaine de nous présenter un autre candidat ou une autre personne au lieu de nous laisser avec M. Edem Kodjo qui roule pour le camp de M. Kabila», affirme Augustin Kabuya.
Edem Kodjo a annoncé le 23 juillet le début effectif des travaux du comité préparatoire du dialogue pour le 30 juillet à Kinshasa.
Il a assuré que toutes les questions considérées comme des préalables au dialogue « ont ou sont en train de trouver satisfaction».
Ce dialogue annoncé par le chef de l’Etat Joseph Kabila depuis l’année passée est censé permettre la tenue d’élections «crédibles» et «apaisées».
Le deuxième et dernier mandat du président Kabila doit s’achever en décembre prochain. Mais certains opposants le soupçonnent de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de cette échéance constitutionnelle.