L’ONG Justicia, œuvrant dans la défense des droits de l’homme, appelle les autorités de la RDC à mettre fin au problème de dédoublement des partis politiques dans le grand Katanga. Dans un communiqué publié lundi 18 juillet à Lubumbashi, cette association indique que depuis un certain temps, plusieurs cas de violation des droits de l’homme sont dénombrés dans les provinces issues de l’ex-Katanga, suite à ce phénomène.
Le président national de l’ONG Justicia, Timothée Mbuya, a déploré les affrontements entre militants des ailles dissidentes des partis politiques :
«Il y a eu des échauffourées entre les deux ailes de l’UNAFEC dans la commune de la Kenya, l’une des communes de la ville de Lubumbashi. De ces échauffourées, il y a eu des cas des personnes blessées, il y en qui sont internées à l’hôpital, il y en a d’autres qui sont arrêtées aujourd’hui et qui passent en procédure de flagrance, il y en a qui sont condamnés à 15 ans de prison et d’autres encore qui sont en train de vivre dans la clandestinité. Ça c’est le cas le plus récent.»
Le président de l’ONG a épinglé d’autres cas de violation des droits de l’homme, notamment le saccage des sièges des partis politiques.
«Qu’il s’agisse de l’UNAFEC [Union nationale des fédéralistes du Congo] aile majorité présidentielle ou de l’UNADEF [Union nationale des démocrates fédéralistes] aile majorité présidentielle. Tout ça, ce sont des cas effectivement que nous déplorons et que nous ne pouvons pas cautionner en tant que militant des droits de l’homme», a fait savoir Timothée Mbuya.
Pour Justicia ASBL, «ce qui est à la base de tout ceci, c’est le dédoublement des partis politiques».
Après le départ des sept partis politiques de la Majorité présidentielle vers l’Opposition, toutes ses formations politiques ont été dédoublées. Une frange est restée dans la MP et une autre s’est engagée dans l’opposition. Parmi ces partis, on compte notamment l’Alliance pour le renouveau du Congo, l’UNAFEC, l’UNADEF et le Mouvement social pour le renouveau (MSR) de Pierre Lumbi.
En juin dernier, l’UNADEF dirigée par Charles Mwando Nsimba du G7, avait assigné en justice les députés nationaux Omer Kambale et Jacques Asumani, qu’elle accusait d’avoir créé un autre parti politique dénommé UNADEF se réclamant de la Majorité présidentielle (MP).
Face à tous ces problèmes, Justicia ASBL interpelle toutes les autorités de la République démocratique du Congo, principalement le ministre de l’Intérieur, en vue de tout mettre en œuvre «pour faire cesser immédiatement le dédoublement des partis politiques».