Revue de presse du 15 juillet 2016. La démission de François Muamba du Mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis–Abeba (MNS) est largement commentée par les journaux parus vendredi à Kinshasa.
Forum des As titre à la Une: « Coup de théâtre au Mécanisme national de suivi : François Muamba démissionne!».
Le journal rapporte que dans sa lettre adressée au Chef de l’Etat à cet effet, le désormais ex-coordonnateur du MNS, qui rappelle qu’il n’est pas de la famille politique du Raïs, dit respecter les choix de celui-ci et assumer pleinement les siens.
François Muamba Tshishimbi a choisi ce mois crucial de juillet pour démissionner de son poste de coordonnateur du MNS, souligne le quotidien, ajoutant que les exégètes pointus auront décelé dans ce passage le nœud du problème en cette période politiquement décisive.
Soulignant que certains habitués des couloirs du MNS verront aussi dans le départ de Muamba une expression d’un ras-le-bol d’un homme qui s’est fait fort de donner le meilleur de lui-même sans toujours avoir un minimum de moyens pour son action. Le journal indique que l’homme, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, respirait autant la maîtrise du sujet que l’entregent nécessaire pour décliner l’accord-cadre d’Addis-Abeba.
De son côté, La Postérité indique que François Muamba dit avoir pris la mesure du temps et des circonstances que traverse la RDC en cette année cruciale 2016, avant de s’en remettre, après réflexion mûrie, à l’autorité du Président Kabila, pour lui soumettre sa démission.
Sans trop de détails, poursuit le journal, il y a lieu de noter simplement que cette lettre pourrait, néanmoins, donner lieu à plusieurs interprétations sur les raisons cachées de cette démission fracassante et impromptue.
Revenant sur le même sujet, L’Avenir titre: «Gros trou au MNS: François Muamba jette l’éponge». « Par la présente, j’ai l’honneur d’informer votre autorité de ma décision de démissionner de mon poste de coordonnateur que j’occupe au sein du mécanisme national de suivi (MNS) depuis le 21 mai 2013 », écrit- il, dans une correspondance adressée au chef de l’État, dont l’Avenir rapporte avoir obtenu une copie.
Ancien secrétaire général du Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba, rappelle le quotidien, François Muamba aura donc passé trois ans et deux mois à la tête de cette structure chargée d’accompagner et de superviser la mise en œuvre des engagements pris au niveau national pour les réformes mentionnées dans l’accord cadre d’Addis-Abeba, signé en février 2013 par onze pays africains.
Cette nouvelle fait également la Une du journal Le Phare: «Vive secousse dans l’espace présidentiel : François Muamba quitte Kabila».
Selon des commentaires de la presse internationale, rapporte le journal, François Muamba aurait pris ses distances vis-à-vis du Chef de l’Etat en raison du flou qui entourerait la fin de son second et dernier mandat constitutionnel.
Au quotidien de poursuivre que « cet acteur politique n’aurait pas reçu des signes clairs concernant sa [de Joseph Kabila] volonté de se plier ou non aux prescrits de la Constitution, qui ne l’autorise ni à prolonger son bail à la tête de l’Etat, ni à rempiler pour un troisième mandat.»
On peut le soupçonner aussi de vouloir se faire une virginité totale en vue d’une meilleure immersion au sein de l’opposition, où plusieurs leaders doutent encore de sa position, compte tenu de sa rupture brutale avec Jean-Pierre Bemba, dont il était l’un des bras droits au secrétariat général du MLC, analyse le quotidien, ajoutant que son rapprochement inattendu avec Kabila n’a cessé de donner de lui l’image d’un allié de la majorité présidentielle, dont l’effacement va demander du temps.