La société civile de Beni appelle la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) à enquêter sur l’implication de l’Ouganda dans l’insécurité qui mine ce territoire, situé à plus de 350 km au Nord de Goma (Nord-Kivu).
Le président de cette structure, Teddy Kataliko, a lancé cet appel, lundi 11 juillet, un jour après que les FARDC ont abattu deux hommes portant un vieil uniforme des armes l'armée ougandaise (UPDF) à Kotongo, localité frontalière de l'Ouganda.
Teddy Kataliko a sollicité que le gouvernement congolais puisse s’impliquer dans ces enquêtes, afin de tirer au clair l’implication de l’armée ougandaise aux côtés des ADF dans la situation de Beni :
«Nous demandons une enquête conjointe avec la CIRGL. Nous estimons qu’il est temps que le gouvernement congolais clarifie cette 14è incursion que la société civile a toujours dénoncé. Qu’il donne un rapport cohérent et ad hoc pour démontrer à la face du monde et à la communauté internationale, l’implication de l’Ouganda […] dans les massacres de Beni».
Le président de la société civile de Beni a également accusé l’armée ougandaise de ravitailler les groupes armés dans la localité de Mwalika, notamment dans la chefferie de Bashu et une partie du secteur de Beni-Mbau et la collectivité de Watalingwa.
La même source a, par ailleurs, remercié la population locale, qui a pu «collaborer avec les FARDC en dénonçant pour la énième fois», l’incursion de l’armée ougandaise sur le sol congolais, en passant par les massifs de Rwenzori à partir du groupement de Basungura.
Au moins neuf personnes ont été tuées mardi 5 juillet par des présumés rebelles ADF dans les localités de Tenambo, Nzanza et Mamiki, dans la cité d’Oicha, à 30 Km de la ville de Beni (Nord-Kivu). Le vendredi 8 mai dernier, sept autres personnes avaient également au quartier Matembo, commune de Mulekera (Beni). Ce nouveau massacre portait à plus de 300, le nombre de civils tués en cinq mois dans cette partie du Nord-Kivu, selon la société civile.