Ils ont surnommé les aphrodisiaques « Boma maman » (Tuez la femme [de plaisir], en lingala). Des jeunes garçons du quartier Kinkole dans la commune de Nsele (Kinshasa) se procurent des stimulants sexuels dans les pharmacies. Peu bavards sur le sujet, certains jeunes avouent cependant recourir à ces stimulants pour être « plus performants ».
« J’en ai déjà consommé. Et ça a marché », témoigne un jeune garçon.
Les jeunes filles du quartier ont aussi une idée sur la question.
« Ils en prennent pour prouver aux filles qu’ils sont vigoureux. Ils en prennent pour renforcer leurs capacités », observe une jeune fille.
D’autres affirment être au courant de cette pratique mais la désapprouvent.
« Ce n’est pas bien. Dieu a donné à tout le monde la force. Ces produits ne sont pas bons. Ils peuvent être nocifs pour la santé », note une autre jeune fille.
Les tenanciers des pharmacies confirment cette ruée pour les aphrodisiaques. A en croire certains, il n’y a pas que les jeunes qui recourent à ces produits.
« Des jeunes, des moins jeunes viennent se procurer ce type de médicament. Mais en ce moment ce sont les jeunes qui en achètent le plus. Les papas achètent tous les jours. Mais les jeunes en achètent plus souvent en week-end et pendant les jours fériés », observe un tenancier de pharmacie.
Un autre pharmacien confirme ce propos. Il évoque notamment le climat qui favoriserait le recours à ces stimulants sexuels :
« Tous les produits qui renforcent la force se vendent bien. Ils sont recherchés. Mais il faut dire que le climat compte aussi. Quand il fait frais, ça se vend beaucoup. Mais quand il fait chaud, ça se vend moins bien. »
Le docteur Fils Mashini évoque, de son côté, les conséquences de la prise de ces aphrodisiaques.
« Les aphrodisiaques sont des médicaments. Ils sont destinés aux malades. Ils traitent notamment la faiblesse sexuelle et l’impuissance sexuelle. Quand vous en prenez, vous affaiblissez votre prostate », affirme-t-il.
Le médecin déconseille aux jeunes d’en prendre.