La Police nationale congolaise (PNC) a dispersé samedi 21 mai à Kinshasa, une marche pacifique organisée pour soutenir les populations meurtries de Beni au Nord-Kivu. D’après certaines sources contactées par Radio Okapi, cette activité était organisée par une partie de la société civile et certaines formations politiques.
Selon les organisateurs, la marche pacifique devrait partir de la place Echangeur à Limete, passer par le boulevard Lumumba, Palais du peuple, avenue de Libération, ex-24 novembre pour chuter à l’Hôtel du gouvernement.
Arrivés à la place de l’Echangeur, la police est arrivée sur le lieu pour disperser les manifestants, témoigne l’un d’eux, qui a requis l’anonymat.
« Nous sommes arrivés à l’arrêt City train à la Place Echangeur, la police est vite arrivée avant 10 heures. Sans même poser des questions, ils ont commencé à taper et disperser les gens qui étaient là », affirme-t-il.
#RDC : l'interpellation d'Albert Moleka #UDPS est confirmée. Il était présent lors de la marche à la mémoire des victimes de Béni
— Sonia Rolley (@soniarolley) 21 mai 2016
Le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme (BCNUDH) parle d'au moins vingt-cinq personnes arrêtées. Sur son compte twitter, Sonia Rolley confirme l'arrestation de M. Albert Moleka de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Actualisation : au moins 25 personnes arrêtées
— UN Human Rights DRC (@unjhro) 21 mai 2016
Le président du DCU, Tshimanga Tshipanda Vidje, initiateur de cette manifestation, aurait aussi été interpellé, selon ses militants.
De son côté, le commissaire provincial de la PNC ville de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, affirme ne pas être au courant de cette manifestation.
Il ajoute que « s’il y a eu des arrestations, c’est que la manifestation n’a pas été autorisée par les autorités ».
Ce que démentent les organisateurs. Ils disent avoir informé tous les services de l'Etat, la Primature, la Présidence, les gouvernements national et provincial.
Vingt et une personnes ont été victimes des derniers massacres des civils commis par des présumés rebelles ougandais des ADF dans la nuit du 3 au 4 mai dernière à Minibo et Mutsonge au Nord-Est du territoire de Beni au Nord-Kivu.