Après le dernier massacre de 17 personnes mardi 3 mai à Minibo et Mutsonge, deux quartiers situés environ 60 km au Nord-Est de la ville de Beni au Nord-Kivu, beaucoup d’internautes se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour alerter l’opinion internationale sur les tueries incessantes dans cette partie de la RDC.
Deux internautes d’origine congolaise, Wondo et Kyaghanda, ont lancé une pétition en ligne afin de réunir le plus grand nombre de signatures et saisir le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) et le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. Leur objectif : arriver à pousser ces instances à ouvrir une enquête internationale pour identifier les auteurs de nombreux massacres enregistrés ces derniers mois à Beni, leurs commanditaires et leurs complices afin de les juger.
Cette pétition avait déjà recueilli plus de 8100 signatures sur les 10 000 sollicitées au moment de la rédaction de cet article.
Sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, les hashtag #JesuisBeni et #JusticeforBeni ont été créés pour dénoncer le mollesse des autorités congolaises face à ce que certains internautes qualifient de «massacre en silence de la population à Beni».
Pour interpeller l’opinion internationale sur ce qui se passe à Beni, quelques internautes n’ont pas hésité à poster des photos sensibles des corps mutilés des civils à Beni avec la mention : «Stop au massacre».
D’autres, pour partager la douleur de la communauté congolaise de Beni endeuillée pour une énième fois, ont publié sur leur profil leurs photos où ils apparaissent décorés aux couleurs du drapeau congolais avec le hashtag #jesuisBeni parfois traduits en langues nationales.
#JesuisBeni#IamBeni
Ne volez pas notre future, nous sommes aussi des congolais, des humains. pic.twitter.com/DMnEmkaOat
— Gladys Mubuya (@GladysMubuya) 10 mai 2016
Il y a aussi des internautes qui s’en prennent directement aux autorités congolaises dans leurs posts. C’est les cas de cet internaute qui estime que le silence de l’Etat Congolais face à ce qui se passe le rend aussi coupable que les auteurs de ces crimes :
«L'indifférence exprimée devant un massacre d'êtres humains nous rend peut être autant responsables que ceux qui la commettent. Alors, la RD Congo ce n'est pas que la musique, la prière, des débats politiques et autres mais c'est aussi la préservation de la vie humaine» écrit-il.
Même les artistes pourtant réputés peu enclins à s’intéresser aux drames qui surviennent dans le pays commencent à donner de la voix. Le cas de Youssoupha, ce chanteur congolais installé en France dont le Tweet a été repris pres de 400 fois.
Les massacres qui ont lieu à Beni en République Démocratique du Congo sont insupportables. Notre peuple souffre depuis trop longtemps.
— Youssoupha (@youssouphamusik) 12 mai 2016