Moïse Katumbi, candidat déclaré à l’élection présidentielle de novembre 2016 en RDC, sera entendu lundi 9 mai au Parquet général près la cour d'appel de Lubumbashi. Le mandat de comparution émis samedi contre l’ancien gouverneur du Katanga ne précise pas le motif de cette convocation. Celle-ci pourrait être liée à «l’affaire des mercenaires».
Alexis Thambwe Mwamba, ministre congolais de la Justice, a annoncé mercredi dernier l'ouverture d'une enquête sur "le recrutement de mercenaires" étrangers, dont des Américains liés à Moïse Katumbi.
Quatre gardes du corps de Moïse Katumbi, dont un citoyen américain, ont été arrêtés à Lubumbashi et transférés à Kinshasa.
Samedi, la ferme Futuka, propriété de Moïse Katumbi située sur l’axe Lubumbashi-Kasenga, a été perquisitionnée par les services de renseignements. Quatre activistes des droits de l’homme qui s’étaient rendus sur le lieu pour suivre cette opération ont été arrêtés pendant plusieurs heures avant d’être libérés.
La perquisition a été opérée en l’absence du propriétaire du lieu et de ses avocats, affirme Me Freddy Kitoko de l’ONG Commission pour la justice et la réconciliation (CRJ), qui s’était rendu à cette ferme avec ses collègues.
«Il y avait deux jeeps de policiers, une jeep de militaires et les agents des services de sécurité avaient aussi leur véhicule. Quand nous sommes arrivés, on nous a amenés auprès du responsable du service de sécurité. On nous a ravi nos téléphones. Ils nous ont maintenus là-bas jusqu’à 18 heures. Par la suite, on nous a demandé de les suivre. Arrivés à mi-chemin entre la ville de Lubumbashi et Futuka, on nous a remis finalement les téléphones, nous demandant de partir. Trois avocats ont été libérés sur place. Le dernier -Hubert Tshiswaka- a été acheminé à la direction provinciale de l’ANR. Et il a été aussi libéré vers 21h30-22h», explique Me Freddy Kitoko.
Joint au téléphone, le porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende a expliqué que cette perquisition s’est déroulée dans le cadre des enquêtes sur l'affaire de présumé recrutement des mercenaires pour laquelle M. Katumbi doit répondre devant parquet général de Lubumbashi.
«Si la justice est en train de faire son travail, je ne vois pas qu’est-ce que ces ONG, comme vous les appelez, ont à y interférer. Si ces gens travaillent dans la ferme de Monsieur Katumbi, ils devront absolument être libres parce qu’ils étaient dans leur lieu de travail. Mais, s’ils y ont été trouvés en train de se livrer à des activités illicites ou illégales, ils devront répondre devant la justice», a déclaré M. Mende.
Dans un communiqué publié jeudi dernier à Kinshasa, l’ambassade américaine en RDC avait dit croire que les allégations de mercenariat portées contre le citoyen américain, Darryl Lewis, par le ministre congolais de la Justice étaient fausses.