La dépouille mortelle de l’artiste congolais Papa Wemba est arrivée à Kinshasa jeudi 28 avril avant midi, en provenance d’Abidjan (Côte d’Ivoire) où il est mort sur scène il y a quatre jours.
La délégation congolaise qui est allée rapatrier le corps de Papa Wemba a été accompagnée à Kinshasa par des officiels ivoiriens. Ils ont été accueillis par le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale de la RDC, alors qu’une foule d’anonymes s’était rangée depuis l’aéroport de N’djili jusqu’à l’hôpital du Cinquantenaire où le corps est gardé.
Au passage du cortège funèbre, des personnes amassées le long du Boulevard Lumumbu scandaient tous les surnoms de Shungu Wemabadio: Vieux Bokoul, 100% stars, Nkuru Yaka, Maître d’école, le Pape de la sape, Ekumani, le roi de la rumba congolaise…
Des centaines de personnes se sont attroupées autour de l’hôpital du Cinquantaine depuis la matinée. Un dispositif policier y a été placé pour filtrer toute entrée. Seuls les malades et quelques personnalités pouvaient y entrer. Aucune cérémonie n’y est prévue, a confié un agent de l’hôpital, à part le dépôt de la dépouille mortelle à la morgue.
Marche motorisée au «Village Molokai»
Pendant ce temps, le quartier Matonge vibre au rythme du deuil du roi de la rumba congolaise. C’est dans ce quartier en effet que Papa Wemba a créé son espace virtuel appelé : «Village Molokai» (acronyme des avenues Masimanimba, Oshwe, Lokolama, Kandakanda et Inzia).
Dans une ambiance mélancolique, quelques étudiants de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) ont improvisé une marche motorisée dans les rues du «Village Molokai». Ils interprètent des chansons du défunt et scandent des slogans à sa gloire.
Un grand podium avec quelques chapelles ardentes sur Kandakanda et un chapiteau occupent le «Couloir Madiankoko», où vont se produire certains musiciens dès ce soir jusqu’à l’inhumation du patron de l’orchestre Viva La Musica.
De l’avenue Mponzo jusqu’à la Place des artistes, on aperçoit des affiches et banderoles à l’effigie de Papa Wemba. Beaucoup de passants arborent des T-shirt également frappés à l’effigie de «Fula Ngenge».
D’autres habitants sont en train de fixer les mêmes banderoles sur les murs de leurs maisons. De leur côté, les tenanciers des bistrots s’attendent à faire de bonnes affaires dès ce soir.