Mamie Popol Niangiest médecin à l’hôpital général de référence de Matete (Kinshasa). En tant que médecin traitant, elle s’occupe des malades drépanocytaires. Souffrant elle-même de drépanocytose, elle témoigne avoir connu un parcours scolaire quelque peu perturbé à cause de son état de santé. Mais grâce à ses capacités intellectuelles, elle trouvait toujours le moyen de se rattraper.
Le Dr Niangi a fait ses études primaires et secondaires au Lycée Bosangani à Kinshasa et a entamé ses études de médecine à l’Unikin. Suite aux nombreuses crises dues à son état de santé, elle a interrompu un moment ses études avant de les reprendre dans une université privée de la place.
Elle rend hommage à ses parents qui n’ont pas lésiné les moyens pour la faire étudier et l’ont entourée de beaucoup d’affections, lui répétant régulièrement qu’elle était le fruit de leur amour. Son père, témoigne-t-elle, lui disait toujours : «Tu es fragile dans ta santé, mais tu as de la force en toi. Tu peux t’en sortir». Elle aime particulièrement la citation du père Henry de la Ketule qui a, en parlant des drépanocytaires, affirmé: «Ils sont faits de cristal et d’Airain».
Prise en charge des drépanocytaires
Le Dr Niangi a plusieurs projets d’avenir. Mais, comme le futur c’est déjà aujourd’hui, dit-elle, elle s’occupe, comme elle l’a toujours voulu, des enfants drépanocytaires. Elle pense aussi pouvoir étendre son travail en créant un hôpital spécialisé.
Son cheval de bataille est de faire comprendre aux parents ce qu’est la drépanocytose. Ensuite, elle conseille à ceux qui veulent se marier de se faire dépister pour éviter d’avoir des enfants drépanocytaires.
Quant aux parents ayant des enfants drépanocytaires, elles leur conseillent de continuer à prendre soin de leurs enfants. Quand on prend bien soin de l’enfant, estime-t-elle, cela évite à celui-ci de développer toute sorte de complication. En outre, ces parents doivent toujours être en contact avec les centres de santé.
Se basant sur son expérience, Dr Mamie Popol Niangi affirme que «l’amour que porte la famille sur un enfant drépanocytaire lui donne la force de se battre et lui donne les outils pour affronter la vie, malgré les problèmes de santé.»
«J’aime savoir ce que je veux, c’est un principe dans ma vie.»
Du point de vue professionnel, Dr Mamie Popol Niangi reconnaît que trouver du travail n’a pas été difficile pour elle, d’autant plus que le long de ses études elle côtoyait déjà des médecins avec qui elle travaillait.
Elle parvient donc à braver tant de difficultés liées à la nature de son travail et à sa maladie. Selon elle, affronter au quotidien le regard des gens n’est pas chose facile. Mais par rapport à cela, Mamie Popol Niangi dit avoir appris à «faire fi, parce que s’il faut toujours considérer ce que les autres disent ou pensent, on n’avance pas dans la vie».
Par rapport à sa profession, Dr Niangi expliqu’il suffit juste d’être consciencieux pour réussir. «J’ai un principe dans ma vie: j’aime savoir ce que je veux. Et quand je sais ce que je veux, j’ai la force de me défendre», affirme-t-elle.