Cinq ONG de défense des droits de l’homme basées à Lubumbashi demandent aux autorités judiciaires et parlementaires congolaises d’ouvrir une enquête sur les révélations des Panama Papers.
Une centaine de médias dans 76 pays ont travaillé sur des documents (« Panama papers ») qui présentent le fonctionnement de la firme panaméenne de domiciliation de sociétés offshore Mossack Fonseca.
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Selon le journal français Le Monde qui a participé à ce travail, ces documents permettent parfois de dévoiler les véritables propriétaires et activités de ces sociétés, inaccessibles au public, et même souvent aux autorités, en raison de l’opacité qui règne dans ces juridictions offshore.
Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes, de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.
Dans un communiqué publié jeudi 7 avril à Lubumbashi, les ONG ACIDH, ASADHO, CDH, HDH et IRDH estiment que des enquêtes devraient être menées au sujet des personnalités congolaises citées dans les « Panama papers ».
« Les 5 organisations demandent aux autorités parlementaires et au parquet général de la République d’approfondir les informations sur base des indications que la presse internationale a dénoncées et que nos organisations ont relayées », indique Me Hubert Tshiswaka, directeur de l’Institut des recherches en droits humains (IRDH).
Il précise que les personnalités citées dans les « Panama papers » sont innocentes jusqu’à ce que la justice établisse leur culpabilité.
« Ces personnes sont innocentes jusqu’à ce qu’on puisse prouver leur culpabilité. Ce ne sont que des indications que nous mettons à la disposition des autorités judiciaires et parlementaires de sorte qu’on puisse soit les innocenter soit les inculper. Nous insistons parce que ce sont de très hautes personnalités dans le pays et ce sont de grands hommes d’affaires qui ont de grande réputation. Et quand on les cite sur la place publique internationale, il ne faudrait pas que l’Etat puisse se taire là-dessus », souligne Me Hubert Tshiswaka.
Mise en garde de Lambert Mende
Au cours d’une conférence de presse tenue vendredi 8 avril à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende a fait savoir que les auteurs des « Panama papers » ont eux-mêmes précisé que l’ouverture des comptes bancaires au Panama n’est pas nécessairement liée à des activités criminelles.
Il a mis en garde la presse contre la publication des noms des personnes qui disposeraient des comptes offshore.
« Je sais qu’il y a des personnes physiques comme vous et moi qui ont peut-être participé à des opérations financières dans des sociétés où elles étaient administrateurs ou ceci ou cela. Lesquelles sociétés avaient ouvert un compte, d’après des renseignements que nous avons eus, et qui ont été cités, et qui attendent toute griffe dehors toute citation dans un journal, dans une chaîne de télévision ou dans une radio, pour déclencher une procédure judiciaire parce que ces personnes disent ne pas avoir de comptes », a expliqué Lambert Mende.
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