L’Union démocratique africaine originelle (UDA) de Martin Mukonkole a dénoncé samedi 19 mars « la tentative de la Commission électorale nationale indépendante de cautionner et organiser le glissement en voulant saisir la Cour constitutionnelle» pour obtenir un délai supplémentaire afin d’organiser les élections. De son côté, le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), Alain André Atundu, prend acte de l’annonce faite par le président de la Ceni, Corneille Nangaa, d’introduire une requête à cette Cour, estimant que cette démarche est légitime.
Le député honoraire Martin Mukonkole crie à une tentative de violation de la constitution par la Ceni:
«Quand vous jetez un coup d’œil dans notre constitution à l’article 161, il est désigné quelles sont des personnes morales habilitées à saisir la Cour constitutionnelle. Nulle part vous verrez la Ceni, comme institution, faire partie de cette liste qui a été retenue par la constitution. Cette procédure est illégale, elle est anticonstitutionnelle ».
Pour lui, la Ceni ne peut se dérober devant une quelconque manœuvre pour saisir la cour constitutionnelle afin de justifier qu’elle est en difficulté et ne sait pas organiser les élections dans le délai constitutionnel.
Martin Mokonkole soutient que la Ceni «se comporte en bras séculier du pouvoir. Voilà pourquoi il [président de la Ceni] est en train de faire tout pour faire atteindre l’objectif du pouvoir de pouvoir glisser. Il était ici, il pouvait expliquer aux gens pourquoi il est incapable de respecter les lois de la République. Pourquoi aller le faire à l’étranger ? Et ça c'est très dangereux !»
Dans un entretien à la Voix de l'Amérique, Corneille Nangaa a indiqué qu’il était difficile d'organiser les élections dans le délai, évoquant «des contraintes techniques.» Alors que le dernier mandat constitutionnel de l’actuel chef de l’Etat s’achève à la fin de cette année, le président de la Ceni a indiqué que les élections devraient être organisées au-delà de novembre 2016.
Pour Corneille Nangaa, tenir notamment la présidentielle cette année n’est pas possible sans réviser le fichier électoral. Cependant, il admet que la Ceni peut organiser ce scrutin si la classe politique décide d’y aller avec le fichier électoral de 2011, avec tout ce que cela comporte comme conséquences.
Extrait de l’intervention du président de la Ceni sur La Voix de l’Amérique :
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Pour sa part, Alain André Atundu pense que Corneille Nangaa a, en face de lui, deux exigences : le respect de la constitution et le respect des exigences techniques. Étant technicien, le président de la Ceni a intérêt de s’entourer d’avis favorables sur la constitutionnalité d’un acte qu’il pourrait poser.
«Je dirais que c’est une démarche légitime, normale et je dirais même régulière de la part d’un responsable qui voudrait être fixé sur la constitutionnalité d’un acte qu’il pourrait être amené à poser», a déclaré le porte-parole de la MP dans cet extrait sonore :
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